Intervention de Laurent Saint-Martin

Séance en hémicycle du mercredi 16 février 2022 à 15h00
Dépôt du rapport annuel de la cour des comptes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Saint-Martin, rapporteur général de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

…mais il y a tant à faire pour assainir les finances publiques, qu'aucun triomphalisme ne serait acceptable.

Cette situation nécessite de définir et d'emprunter sans délai une trajectoire de désendettement, fondée à la fois sur le renforcement de la croissance potentielle de notre pays et sur un effort effectif concernant la dépense publique – deux piliers que vous avez évoqués. Les réformes engagées avant la crise, notamment celles relatives à la fiscalité et au marché du travail, ainsi que nos politiques de soutien et de relance, nous permettront d'atteindre une croissance supérieure d'au moins 0,5 % à celle de 2019, avant la crise. Si elle est adossée à une diminution et à une maîtrise de la dépense publique, notamment grâce à des réformes structurelles, cette trajectoire de désendettement et d'assainissement des finances publiques est tout à fait réaliste – en tout cas elle est extrêmement souhaitable.

Pour ma part, je suis certain que les Français attendent des perspectives sérieuses en matière de finances publiques et j'espère que la campagne pour l'élection présidentielle sera l'occasion de débattre de ce sujet crucial pour l'ensemble de nos concitoyens.

D'ailleurs, la loi organique relative à la modernisation de la gestion des finances publiques, qu'Éric Woerth et moi avons engagée ensemble, envoie un bon signal et offre un nouveau cadre, plus rigoureux, afin d'assurer un meilleur pilotage, pour favoriser le désendettement et l'assainissement de nos comptes publics. Je ne peux m'empêcher de trouver dans ces travaux la confirmation que les perspectives du président de la commission des finances et les miennes convergent parfois, en tout cas nous nous accordons sur certaines nécessités.

Pour finir, je remercie la Cour de dessiner si précisément l'image des forces et des faiblesses de notre pays. Nous disposons d'une puissance publique capable de servir les Français de façon massive et rapide, y compris dans l'urgence. Mais son action souffre de maux multiples, qui grèvent largement sa performance : elle connaît mal la singularité des situations des personnes qu'elle souhaite prendre en charge, et est donc parfois conduite à cibler large, trop large pour atteindre le degré d'efficacité visé ; elle s'appuie sur des outils insuffisamment modernisés, et son organisation globale manque de clarté.

Quel que soit son visage, la prochaine législature devra soigner ces faiblesses. Le traitement sera certainement rendu plus difficile par la situation des finances publiques, mais j'ai la conviction qu'il constitue également une clé majeure de leur redressement.

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