C'est un événement majeur qui s'est produit dans des circonstances qu'il convient d'analyser très sérieusement, ce que nous faisons avec l'appui des services. Il ne s'agit pas, pour nous, de tirer argument de cet assassinat pour vous demander de voter le texte, pas du tout : loin de nous une telle manière de penser. Nous disons que l'assassin présumé, M. Anzorov, se serait radicalisé en regardant des vidéos sur les réseaux sociaux, sans jamais avoir rencontré quiconque. Cette situation illustre tristement, tragiquement, la théorie du djihadisme d'atmosphère de M. Kepel. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons créé une unité de contre-discours républicain. Elle permet à tous les utilisateurs des réseaux sociaux d'avoir accès à un discours républicain, pour éviter que ces derniers ne les conduisent à s'endoctriner ou à se radicaliser. Nous travaillons sur le terreau du terrorisme, sur la période durant laquelle la personne se radicalise avant le passage à l'acte, lequel, hélas peut notamment résulter de l'usage d'internet et des réseaux sociaux.
Étant d'origine corse – même si je ne suis pas élue de Corse mais de Paris –, je trouve l'espèce d'amalgame que vous avez fait assez choquant. Les Corses, prétendez-vous, diraient que n'importe qui, parmi eux, peut être qualifié de terroriste. En Corse comme ailleurs, lorsque des personnes sont inculpées pour des actes terroristes, c'est pour cette raison et pas pour une autre. Nous ne confondons pas les militants politiques et les terroristes : ce sont deux choses très différentes.