Je souhaite défendre cette motion de rejet brillamment présentée par Ugo Bernalicis et rappeler quelques faits que la ministre déléguée et les députés de la majorité ont peut-être oubliés.
À travers cette motion, nous appuyons les demandes de nombreuses organisations de défense des droits humains aux niveaux français, européen et international qui, depuis le début de la législature, interpellent, alertent et même condamnent les reculs des droits et des libertés fondamentales dont vous semblez être très fiers puisque vous vous félicitez de la très longue liste de lois sécuritaires qui, en vérité, ne protègent pas davantage la population mais piétinent assurément ces droits et ces libertés fondamentales.
Encore une fois, j'invite tous ceux qui suivent ces débats à consulter les sites de Human Rights Watch, d'Amnesty International, de l'Organisation des Nations unies et du haut-commissariat chargé des droits et libertés, mais aussi de la lutte antiterroriste.
Vous ne garantissez pas une meilleure protection des citoyens et des citoyennes, mais vous remettez en cause leurs droits et leurs libertés fondamentales.
La meilleure manière de lutter contre le terrorisme, d'éviter aussi bien sa diffusion en ligne que les passages à l'acte, consiste à consacrer des moyens au renseignement humain – M. Bernalicis en a donné des exemples. Depuis le début de cette législature, notamment lors des délibérations sur les textes budgétaires, nous n'avons cessé de mettre l'accent sur cette dimension. Nous pensons qu'il faut élaborer une politique rationnelle de lutte contre le terrorisme, cesser d'instrumentaliser de manière indigne les crimes qui ont lieu et, au lieu de piétiner les libertés fondamentales, les renforcer. Nous pensons que dans une société plus solidaire, où les liens sociaux et la confiance sont renforcés, on est mieux protégé et on fait face.