Les rivières s'assèchent. Les nappes phréatiques se vident. Les saisons s'inversent, avec Noël au balcon et Pâques en caleçon. Les inondations, elles aussi, se multiplient et, du coup, le vignoble français pousse trop vite. Les prairies dépérissent. Les abeilles, dans les airs, se meurent et ne pollinisent plus, ou peu. Les vers, sous terre, ne creusent plus leurs galeries. Nous vivons au ralenti un film catastrophe. Les sept plaies d'Égypte, à côté, c'est du pipi de chat.
Un rapport du Sénat nous prévient qu'« il faut s'attendre pour l'avenir à des sécheresses agricoles de plus en plus fréquentes et d'une sévérité inconnue à ce jour en France » – et les sénateurs de réclamer, pour notre agriculture, des mesures d'adaptation. L'Observatoire national de la biodiversité nous enjoint impérativement de « transformer les pratiques agricoles et forestières » pour « atténuer l'intensité des […] grands bouleversements environnementaux auxquels l'humanité est aujourd'hui confrontée. »
Mais que faisons-nous ? Que faisons-nous, aujourd'hui ? Que faisons-nous face à ces grands bouleversements environnementaux ? Que faisons-nous pour l'humanité, pour les Français ? Que faisons-nous pour transformer, pour adapter notre agriculture ? Rien.