des jambes, des pieds, un cœur qui bat, du sang qui coule dans les veines ; une vie qui est crûment, simplement celle d'un être humain. La proposition de loi qui arrive aujourd'hui au terme de sa navette ne traite donc pas seulement du droit des femmes à disposer de leur corps, mais aussi de notre responsabilité collective lorsque nous disposons d'un autre corps, celui de l'enfant à naître : ce sont là les deux faces indissociables de la même décision.
Pourtant, à vous entendre, il n'y aurait pas lieu d'en discuter : vous proclamez un droit à l'avortement fondamental, absolu, supérieur à tous les autres et à la vie même. Emmanuel Macron, le 19 janvier, a été très clair : « Je souhaite que nous puissions actualiser [la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne], notamment pour être plus explicites sur […] la reconnaissance du droit à l'avortement ».
L'avortement serait donc en danger, menacé par des obscurantistes d'un autre temps qui seraient contre les droits des femmes. L'attaque est aussi grossière que malhonnête car, à chaque fois, les mêmes arguments sont brandis comme de nouvelles vérités. Selon vous, chaque année, 3 000 à 5 000 femmes de notre pays seraient contraintes de partir avorter à l'étranger du fait du dépassement des délais légaux.