Intervention de Vincent Ledoux

Séance en hémicycle du mercredi 23 février 2022 à 15h00
Accès universel à la vaccination — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVincent Ledoux :

Depuis le début de la crise du covid-19, nous ne pouvons qu'être convaincus de la justesse de cette phrase.

Le sixième sommet réunissant l'Union européenne et l'Union africaine qui s'est tenu à la fin de semaine dernière a, une nouvelle fois, mis au centre des discussions internationales la question de l'accès universel à la vaccination et de l'augmentation des capacités de production des moyens de lutte contre la pandémie mondiale de covid-19. Celle-ci a servi de base à une nouvelle alliance afro-européenne destinée à surmonter les obstacles nés des conséquences sanitaires, économiques et sociales de cette crise.

D'ici à l'été, les Vingt-Sept devraient livrer à l'Afrique environ 450 millions de doses de vaccins anticovid. En outre, ils comptent mobiliser 425 millions d'euros pour soutenir la distribution des doses et la formation d'équipes médicales et pour accélérer le rythme de la vaccination sur ce continent dont seuls 11 % des habitants sont vaccinés. Il a également été annoncé à Bruxelles que six pays africains ont été choisis par l'OMS pour fabriquer leurs propres vaccins et la Commission européenne a décidé d'investir 40 millions d'euros pour favoriser ces transferts technologiques.

Dans ce contexte, la France est au cœur de la réponse mondiale face à la pandémie. Pour être efficace, cette réponse doit être multilatérale et associer l'ensemble des acteurs engagés autour de l'OMS. Tant que le virus restera actif dans certains pays et dans certaines régions, nous serons tous menacés. Dès lors, la solidarité internationale est autant un impératif moral qu'une condition de notre succès commun dans la lutte contre la covid-19. Pour réussir, il faut être non seulement unis et mobilisés mais aussi innovants, réactifs et efficaces.

C'est dans cet esprit que la France a lancé en avril 2020, avec l'OMS, la Commission européenne et l'Allemagne, l'accélérateur ACT-A – dispositif pour accélérer l'accès aux outils de lutte contre la covid-19 – afin d'amplifier la production de tests diagnostiques, de traitements et de vaccins et de renforcer les systèmes de santé. Il s'agit d'une initiative ambitieuse et inédite, à la mesure des enjeux de la pandémie.

Se pose toujours néanmoins la question cruciale, toujours non résolue, de la levée des brevets. Européens et Africains espèrent trouver un compromis d'ici au printemps en vue d'un accord avec l'OMC, puisque la propriété intellectuelle est en jeu. Là aussi, la France est en pointe en promouvant le partage de la propriété intellectuelle et l'octroi de licences volontaires à des fabricants tiers de vaccins biosimilaires en vue d'accroître la capacité mondiale de production. Elle met notamment en avant le Medicines Patent Pool (MPP), organisation fondée par Unitaid, dont la France est le premier contributeur, qui a pour mission de négocier l'octroi de licences volontaires à des fabricants de génériques en obtenant des exemptions de versements de redevances par ces derniers afin de faire baisser le prix des médicaments.

Auteur d'une proposition de résolution pour l'accès universel, rapide et équitable du vaccin contre la covid-19, adoptée à l'unanimité le 26 novembre 2020, journée réservée au groupe Agir ensemble, je reste profondément convaincu de la nécessité d'octroyer aux vaccins et aux traitements le statut de bien public mondial. Il ne s'agit ni plus ni moins que de répondre à l'appel de l'Union européenne, qui exhortait en mai 2020 à faire des vaccins contre la covid-19 un bien public mondial, afin que la population du monde entier puisse en bénéficier dans le contexte d'une épidémie, elle aussi mondiale ou encore à la demande du Président de la République, Emmanuel Macron, qui a affiché son désir de voir « le futur vaccin contre le SARS-CoV-2 accessible partout dans le monde et extrait des lois du marché ».

Oui, mes chers collègues, « désormais, la solidarité la plus nécessaire est celle de l'ensemble des habitants de la terre » : c'est la raison pour laquelle le groupe Agir ensemble est très favorable à cette proposition de résolution.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.