Intervention de Frédéric Petit

Séance en hémicycle du mercredi 23 février 2022 à 15h00
Dénonciation du coup d'État militaire en birmanie — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Petit :

Nous sommes réunis pour évoquer la situation en Birmanie, après le coup d'État militaire du 1er février 2021 et la constitution, quelques mois plus tard, d'un gouvernement d'unité nationale par les forces démocrates. Je tiens tout d'abord à remercier les auteurs de ce texte, Anne Genetet et Michel Herbillon, de s'être saisis de cette question à travers deux propositions de résolution présentées il y a quelques mois à la commission des affaires étrangères.

Je profite également de cette occasion pour remercier toutes les personnes qui, durant ces cinq années, ont animé, nourri et alimenté les débats de notre commission. Je pense bien évidemment à notre ancienne présidente, la regrettée Marielle de Sarnez et à notre président actuel, Jean-Louis Bourlanges, ainsi qu'à l'ensemble de mes collègues qui, par la qualité de leur réflexion ont permis une confrontation fraternelle d'idées au cours de nos travaux. Je tiens aussi à souligner l'excellent travail fourni par tous les administratrices et administrateurs pendant cette législature. Merci à eux.

En tant que parlementaires, il est effectivement de notre devoir de nous exprimer chaque fois que les valeurs démocratiques sont remises en cause et que des atteintes sont portées à l'État de droit. Nous avons conduit, au cours de la législature, deux missions dans cette région – la première dirigée par Alain David et la seconde par Jean François Mbaye –, au cours desquelles nous avons visité un camp accueillant des Rohingyas, que Michel Herbillon vient d'évoquer.

En novembre 2020, les élections conduites en Birmanie plaçaient à la tête du nouveau gouvernement l'opposante historique à la junte militaire, représentante du parti de la Ligue nationale pour la démocratie, Aung San Suu Kyi. Cette victoire écrasante constituait l'aboutissement du processus de transition démocratique entamé en 2010. Mais, alors que l'armée se posait en garante de l'indépendance et de l'unité de la nation depuis 1948, elle s'est fermement opposée aux résultats des élections de novembre 2020, craignant de voir son influence remise en cause. Le 1er février 2021, dont nous marquons l'anniversaire en examinant cette proposition de résolution, les dirigeants des forces armées ont ainsi procédé à des arrestations de masse, tout en instituant un Conseil administratif d'État. Dans le même temps, le chef de l'armée, Min Aung Hlaing, a reçu les pouvoirs législatifs, administratifs et judiciaires, enterrant définitivement une décennie d'efforts de transition démocratique.

Depuis, les atteintes à l'État de droit se multiplient et des mesures de surveillance et de contrôle de l'information sont mises en œuvre. Les Birmans, qui étaient descendus dans la rue par milliers, ont été sévèrement réprimés. À l'heure où nous parlons, ces exactions n'ont pas cessé et tendent même à s'intensifier face à l'organisation croissante de plusieurs fronts de résistance. Je tiens à rappeler ces chiffres effrayants : 9 000 arrestations et un millier de morts ont été recensés au cours de l'année passée.

Cette situation, dénoncée et condamnée à de multiples reprises par la communauté internationale, est inacceptable et n'a que trop duré. Dans ce contexte, la France, en tant que défenseur de la liberté, de la démocratie et des droits de l'homme, doit prendre une position ferme. C'est tout l'objet de la présente proposition de résolution, qui vise à affirmer, aux côtés du gouvernement français, la reconnaissance par la France du gouvernement légitimement élu en Birmanie, aujourd'hui représenté par le Gouvernement d'unité nationale, ainsi qu'à dénoncer les exactions commises par la junte militaire.

Soyez assurés que les élus du groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés soutiendront tous les efforts en ce sens et voteront donc en faveur de ce texte.

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