Soyons incisifs, chers collègues ! Je débuterai mon intervention par sa conclusion, sous la forme d'une question : quel serait l'intérêt de répandre du sel bio sur nos routes verglacées ? Vous l'avez compris, l'objet de cette proposition de résolution transpartisane est de défendre une certification européenne exigeante du sel biologique et de ses méthodes de production.
Je veux saluer mes collègues Frédérique Tuffnell, Sandrine Josso et Yannick Haury, ainsi que nos collaborateurs respectifs, associés à cette initiative parlementaire. Notre objectif est de défendre la crédibilité du label biologique au plan européen et, ce faisant, de protéger les savoir-faire ancestraux des saliculteurs français. À quoi bon élaborer des normes de culture biologique contraignantes si elles sont contournées lors de leur mise en œuvre ? Faut-il rappeler que ces normes concernent l'alimentation et la santé de nos concitoyens ?
Lorsqu'on s'attache à la qualité des productions, il est impossible de passer sous silence les techniques utilisées. La consommation d'énergie de nos marais salants – hormis l'énergie humaine – se limite à des sources d'énergie qui ne font tourner aucun compteur : le soleil et le vent – ce vent fripon qui, aux beaux jours, fait lever la fleur de sel à la surface des bassins. D'une magnifique blancheur, ces petits cristaux riches en calcium et en magnésium ont le don inestimable d'émoustiller le palais des gastronomes. La fleur de sel se saupoudre au dernier moment sur les plats pour en sublimer la saveur. Qui n'a jamais savouré cette touche finale sur une tranche de foie gras ou dans une poêlée de pommes de terre primeurs bonnottes ?