Le groupe Agir ensemble se joint bien évidemment à la condamnation extrêmement ferme par le Président de la République de l'invasion de l'Ukraine menée par Vladimir Poutine et son régime. La situation est grave pour l'Ukraine – nos pensées vont évidemment au peuple ukrainien – mais pas seulement. Elle l'est aussi pour le monde entier. En effet, si l'on commence ici et là à redessiner les frontières pour des raisons historiques, ce n'est pas seulement la sécurité de l'Ukraine ou d'une partie de l'Europe qui est en jeu, mais celle du monde entier.
Nous devons tracer très rapidement des lignes rouges, dont le franchissement conduirait à aller au-delà des simples sanctions économiques et engagerait la sécurité de chacune et chacun. On prête à Churchill la phrase suivante, dans les années 1930 : « Le gouvernement avait le choix entre la guerre et le déshonneur ; il a choisi le déshonneur et il aura la guerre. »
Je suis membre d'une autre assemblée parlementaire, celle du Conseil de l'Europe – je salue d'ailleurs la présidente de la délégation française auprès de celle-ci, Nicole Trisse – où la Russie et l'Ukraine sont également représentées. Je ne peux m'empêcher de penser que nous avons péché ces dernières décennies vis-à-vis du peuple russe, mais peut-être aussi du peuple turc, qui n'ont pas été traités comme ils auraient dû l'être. La Russie a été traitée comme la vaincue de la guerre froide ; la Turquie a été maintenue aux portes de l'Union européenne pendant plus de soixante ans. Évidemment, ces peuples qui ont une grande histoire cherchent à soigner une partie de leur humiliation par des politiques impérialistes, dont nous payons le prix.
Pour venir, comme Antoine Herth, d'Alsace, région qui a connu trois conflits entre la France et l'Allemagne, je sais que ceux-ci ont été résolus par la construction européenne et le chemin des pères fondateurs. Même s'il faut se montrer très ferme dans cette guerre, il faut d'ores et déjà préparer les chemins de la paix, ceux qui nous permettront de vivre ensemble.