Je me souviens surtout du courage et de l'abnégation de ces milliers de soignants des hôpitaux et des cliniques, mais aussi des médecins de ville, qui ont tenu bon, des mois durant, repoussant les limites de la fatigue physique et morale.
Oui, rien ne nous préparait à affronter cela et pourtant nous avons tenu bon. Face à une maladie totalement inconnue, que la plupart des traitements existants semblaient incapables de soigner rapidement, il a bien fallu s'adapter et d'abord tout faire pour freiner les contaminations. À l'instar de la plupart des pays du monde, nous avons fait le choix dans cette assemblée, avec le Gouvernement et le Président de la République, d'instaurer un confinement strict de toute la population. Après le choc de la maladie, la privation de presque toutes les libertés allait nous bouleverser. Le fait de ne plus avoir le droit de sortir de chez soi, sauf pour faire quelques courses, de ne même plus pouvoir promener son chien, sauf à 1 kilomètre de son domicile, allait devenir une épreuve dans un pays épris de liberté.
Alors que chacun espérait que le cauchemar ne durerait que quelques mois, il a bien fallu se rendre à l'évidence : la pandémie serait durable, puisqu'une deuxième puis une troisième vague à la fin de l'année 2020 et au début de l'année 2021 sont apparues. À chaque fois, en fonction de l'évolution du virus, nous avons dû adapter le dispositif, instaurant un confinement puis un couvre-feu, cherchant toujours un équilibre précaire entre, d'un côté, la protection des libertés et, de l'autre, celle de la santé.
Dans le cadre des efforts déployés pour maîtriser l'épidémie, je voudrais encore une fois remercier les soignants qui ont tenu bon, mais aussi les laboratoires qui ont investi en capital et en ressources humaines pour donner à la France l'une des meilleures capacités de tests au monde, ainsi que toutes les professions de santé, notamment les pharmaciens, qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour explorer les confins de nos narines à grand renfort d'écouvillons. Je voudrais également remercier toutes les personnes qui, dans les entreprises, mais aussi dans les administrations, ont permis à l'économie de tenir bon et de continuer à alimenter nos foyers, qui ont sauvé des millions d'emplois alors que l'activité s'était en grande partie arrêtée.
Enfin, je voudrais remercier les Françaises et les Français qui se sont pliés à l'ensemble de ces contraintes et qui, pour la plupart, ont résisté aux sirènes des nouveaux gourous des réseaux sociaux, des plateaux de télévision et parfois des hémicycles qui proclamaient, à grand renfort de fake news, que le virus n'existait pas et que tout cela n'était qu'un vaste complot mondial pour assassiner nos libertés ou nous injecter des puces qui nous offriraient la 5G gratuite à vie. Force est de constater que si les origines réelles du virus restent encore très floues et que le pangolin pourrait être disculpé, nous payons toujours nos abonnements téléphoniques, sauf les 6 à 10 millions de personnes qui sont décédées du virus dans le monde – soit, en deux ans, presque autant que de militaires morts durant la première guerre mondiale.
Oui, le Président de la République a eu raison au mois de mars 2020 de qualifier la situation de « guerre » contre le virus. Cette guerre a eu ses batailles, ses combattants, ses morts mais aussi, comme dans toute guerre, ses ruptures technologiques qui permettent à un moment de remporter un avantage décisif. Les vaccins, comme les traitements, ont joué ce rôle. Alors que durant l'année 2020 et le début de l'année 2021, nous avons été obligés de vivre au rythme des confinements et des couvre-feux, à partir de la seconde partie de l'année 2021 et du début de l'année 2022, nous avons retrouvé la plupart de nos libertés, malgré l'arrivée des quatrième, cinquième et sixième vagues. Même si les vaccins n'ont pas tenu toutes leurs promesses, notamment celle d'arrêter la transmission du virus, ils ont incontestablement empêché, chez 98 % d'entre nous, le développement de formes graves de la maladie, celles qui conduisent à l'hôpital, en réanimation ou au cimetière.