Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du jeudi 24 février 2022 à 9h00
Déclaration du gouvernement relative à l'évolution de la situation sanitaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Reprenons depuis le début et commençons par l'année 2020.

24 janvier : Agnès Buzyn nous assure que les risques de propagation du coronavirus depuis Wuhan sont très faibles.

1er février : dans le doute, vous lancez un numéro vert.

29 février : vous détournez un conseil de défense sanitaire pour avaliser l'application de l'article 49, alinéa 3 de la Constitution à la réforme des retraites.

6 mars : Emmanuel Macron se rend au théâtre et déclare : « La vie continue, il n'y a aucune raison de modifier nos habitudes de sortie. »

16 mars : Jupiter a tonné : six fois, au cours d'une allocution, il déclare que « nous sommes en guerre » et décide d'un confinement généralisé dès le lendemain.

Au mois de mars, toujours, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dit qu'il faut « tester, tester, tester ». Vous, vous faites passer un projet de loi en urgence pour saccager le code du travail, revenir sur la limite maximale des 48 heures hebdomadaires de travail et modifier le droit aux congés payés.

En mars encore, pénurie de masques. Mais ce n'est pas grave, car Sibeth Ndiaye nous dit qu'ils sont inutiles si on n'est pas malade, et vous déclarez, monsieur le ministre, que la plupart des soignants contractent le virus en dehors de l'hôpital. Les « premiers de corvée » travaillent non protégés et les « essentiels » de la nation sont les plus mal payés.

Avril : pénurie de surblouses, pénurie de médicaments dans les hôpitaux. M. Le Drian nous dit que 2 milliards de masques ont été commandés à la Chine et qu'ils arriveront en juin. À ce stade, 0,5 % de la population est testée. Pas grave, car Emmanuel Macron nous dit que tester l'ensemble de la population n'aurait aucun sens.

11 mai : déconfinement. La France n'est toujours pas capable de communiquer le nombre exact de tests réalisés sur son territoire. En ce qui concerne la pénurie de masques, Emmanuel Macron répond : « Nous n'avons jamais été en rupture. »

18 mai : soixante-dix écoles sont fermées et il n'y a toujours pas de purificateurs d'air dans les classes.

3 juillet : le déconfinement est un tel succès que « M. Déconfinement » est promu au rang de Premier ministre.

25 septembre : les enseignants ne sont pas considérés comme des cas contacts.

En octobre, Emmanuel Macron, en visite dans un hôpital, nous dit que la saturation des hôpitaux « n'est pas une question de moyens, mais une question d'organisation ».

16 octobre : Jupiter a tonné : couvre-feu ! Toujours pas de recrutement de soignants ni de nouveaux lits. La règle est la suivante : pas plus de six personnes chez soi. Sur votre lieu de travail ou dans le métro, en revanche, même à quarante, ça va.

Novembre : le projet de loi de finances prévoit 800 millions d'euros d'économies pour l'hôpital public.

Novembre 2020, toujours : Jean-Michel Blanquer juge inutile et même dangereuse l'installation de purificateurs d'air dans les salles de classe.

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