…en asséchant les ressources. Enfin, la jeunesse restera l'angle mort de votre gestion de la crise sanitaire. Alors qu'une précarisation croissante touche les jeunes et les étudiants, il eût fallu leur donner accès à un revenu minimum. Parallèlement à cette précarisation socioéconomique, les professionnels nous alertent sur une explosion des troubles psychologiques après plusieurs mois de restrictions sanitaires. La prise en charge de la santé mentale des jeunes est une urgence, mais les moyens font toujours défaut. Les enseignants s'alarment des apprentissages « à trous », des décrochages et du repli qu'ils constatent parfois dans leurs classes. Vous n'en n'avez jamais véritablement pris la mesure.
Il y a donc beaucoup à réparer au sortir de cette épreuve qui tarde à se conclure. Il y a beaucoup à réparer après les dégâts du virus, mais aussi de votre politique. Lors de mon premier discours de la législature dans l'hémicycle, j'avais déchiré mon papier pour symboliser le sort que vous réserviez au code du travail. Aujourd'hui, il y a tant à rafistoler et à recoudre que je m'abstiendrai de déchirer mon discours : la République, disait Jaurès, est un grand acte de confiance ; nous avons confiance en la suite, et nous avons foi en l'humanité.