Intervention de Roxana Maracineanu

Séance en hémicycle du jeudi 24 février 2022 à 15h00
Démocratiser le sport en france — Présentation

Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des sports :

C'est avec une grande émotion que je m'exprime devant vous, celle que nous avons tous partagée ce matin en apprenant qu'une guerre était déclarée à quelques centaines de kilomètres de chez nous.

L'engagement commun que nous avons pris depuis bientôt trois ans de faire aboutir ce texte visant à démocratiser le sport en France est remis dans une perspective nouvelle pour moi, aujourd'hui, à quelques heures de la suspension des travaux de l'Assemblée nationale. Préserver nos démocraties partout où l'on peut, c'est apporter, à son échelle, une petite pierre à un édifice que l'on doit protéger de toutes nos forces.

Avec Jean-Michel Blanquer, nous sommes fiers de voir aboutir cette proposition de loi présentée par les députés de la majorité. Je salue ceux et celles qui ont pu contribuer à l'enrichir, et je remercie Nathalie Elimas d'avoir représenté le Gouvernement en deuxième lecture. Je remercie plus particulièrement Christophe Castaner, président du groupe La République en marche, ainsi que Mme et MM. les rapporteurs Céline Calvez, Pierre-Alain Raphan et Cédric Roussel. J'ai également une pensée pour le président Mignola, qui a beaucoup œuvré en faveur de ce texte.

Cette proposition de loi est avant tout le fruit d'un travail d'équipe mené depuis plus de trois ans. Ce texte est fait par et pour le mouvement sportif. Il est symbolisé par une devise simple, qui m'inspire depuis que j'ai pris mes fonctions : mieux faire ensemble. Nous l'avons construit en équipe, avec Denis Masseglia et Emmanuelle Assmann, qui avaient commencé à consulter le mouvement sportif dès 2019, puis avec Brigitte Henriques et Marie-Amélie Le Fur, qui ont contribué à l'améliorer encore.

En effet, et c'est une fierté collective, ce texte, qui était initialement composé de onze articles, en contient désormais cinquante-neuf grâce à vous, mesdames et messieurs les parlementaires. Ces cinquante-neuf articles sont issus d'un travail de terrain concret, pragmatique et ambitieux qui répond aux attentes réelles et non fantasmées des bénévoles, des pratiquants et des dirigeants. Mieux faire ensemble, ce n'est pas verser dans l'angélisme, c'est débattre, argumenter, échanger, comprendre et écouter.

Le Gouvernement a pleinement conscience que certaines dispositions représentent des changements de paradigme et qu'elles nécessiteront un accompagnement important de l'État. Nous y sommes prêts.

Dans huit cent quatre-vingts jours précisément, il est prévu que la France soit, un mois durant, le centre du monde et l'objet de tous les regards. Au-delà de l'impérieuse nécessité de faire de ces Jeux olympiques et paralympiques une réussite sportive et organisationnelle, cet événement planétaire doit être l'occasion de présenter au monde entier notre modèle sportif, qui est unique, et, à travers lui, les valeurs de notre pays et celles de l'Europe.

C'est bien l'objet de cette proposition de loi : démocratiser la pratique sportive pour toutes et tous ; moderniser notre gouvernance sportive ; protéger les pratiquants ; renforcer notre modèle économique affecté notamment par la crise sanitaire.

Ce texte, enrichi par les contributions de nombreux parlementaires, est porteur de transformations, de modernité et d'avenir. Le sport en a un urgent besoin. Durant la crise sanitaire, chacun à notre niveau et dans notre vie, nous avons tous ressenti le besoin de sport dans ce qu'il apporte d'émotions positives, de lien et de proximité avec l'autre, de considération accordée à son propre corps, de temps accordé à soi. Même ceux qui ne pratiquaient pas de sport ont ressenti cela.

Ici, nous sommes tous convaincus de l'utilité du sport, de son efficacité et de ses bienfaits pour l'éducation de nos enfants, la santé publique, notre bien-être physique et psychologique, mais aussi pour la cohésion de notre pays et du monde, car il permet d'intégrer les plus fragiles. Alors, nous devons le dire haut et fort : le sport apporte des solutions, crée des espaces de partage et fédère par l'émotion. Il doit devenir une routine de notre quotidien dans nos vies, nos villes et nos villages, quel que soit notre âge.

C'est pour cela que le monde du sport a besoin qu'on lui fasse confiance, tout en le responsabilisant. Nous devons autoriser et inciter les fédérations et les clubs à intervenir dans d'autres champs, auprès d'autres publics que leurs publics historiques. Nous devons ouvrir grand les portes de l'école, des mondes du handicap et de la santé au sport.

Notre responsabilité est de lever les freins à son développement auprès du plus grand nombre de nos concitoyens. Tel est l'objet du titre Ier de ce texte, qui vise à rendre le sport plus accessible à toutes et à tous, sur tous les territoires, à tous les âges et tous les moments de nos vies.

Avec force et conviction, j'affirme que le sport est un pilier de l'éducation de nos enfants. Pour renforcer son rôle éducatif comme sa place à l'école, j'ai donc souhaité que mes services se rapprochent de ceux de l'éducation nationale, afin de former une grande équipe.

Ce travail conjoint, nous le conduisons notamment dans deux opérations essentielles destinées à doter notre jeunesse de savoirs sportifs fondamentaux : le programme Savoir rouler à vélo et le plan Aisance aquatique. Par votre vote si important, vous allez faire de ces savoirs des incontournables de l'apprentissage. Grâce à ce vote, vous permettrez à tous les enfants de notre République d'être à l'aise dans l'eau dès la maternelle – et ce faisant de faire reculer le fléau des noyades – et de circuler à vélo en autonomie avant l'entrée au collège.

Ce travail conjoint va aussi permettre de donner corps à l'alliance éducative territoriale qu'avec vous, madame la rapporteure Céline Calvez, nous avons souhaité constituer en renforçant les liens entre l'école et les clubs sportifs. C'est aussi le sens du programme « 1 club, 1 école », que nous avons initié afin d'ouvrir encore davantage nos écoles à la richesse associative de nos territoires. Inscrire cette alliance éducative au cœur du code de l'éducation revient à reconnaître le rôle fondamental de l'éducateur, du club et de l'association au bénéfice de notre jeunesse.

Alors que les Jeux paralympiques d'hiver vont débuter dans quelques jours, cette proposition de loi renforce l'accès à la pratique sportive des personnes en situation de handicap. J'en profite pour souhaiter bonne chance à la délégation française qui représentera fièrement notre pays, en particulier à notre magnifique porte-drapeau, Benjamin Daviet.

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