J'associe mes deux chers corapporteurs, Pierre-Alain Raphan et Cédric Roussel, aux propos qui vont suivre.
Aujourd'hui, nous sommes le 24 février 2022. Je vous propose de faire un bond dans le temps de dix ans, jusqu'en 2032, et vous livre un témoignage par anticipation :
« Je m'appelle Margaux, j'ai 20 ans et le sport a déjà pris une grande place dans ma vie. Est-ce parce que j'ai vibré avec la France et le monde entier lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024 ? À 12 ans, je peux vous dire que ça marque. Toutefois, ce n'est pas la seule raison.
« Dans ma scolarité, les occasions de bouger et de pratiquer un sport se sont rapidement multipliées autour de moi. Une association sportive s'est créée dans mon école dès la rentrée 2022. D'ailleurs, j'ai été super fière de m'y investir, ce fut mon premier engagement associatif. Ça se passait sur le terrain de basket, dans la cour, après les cours ou même le week-end. Savez-vous qu'à partir de 2022, toutes les nouvelles écoles devaient donner un accès indépendant à leurs équipements sportifs ? C'était super de voir ces cours d'école s'animer avec les profs, les clubs et tous les gens du quartier !
« Je vous ai parlé de mon engagement associatif. Aujourd'hui, à 20 ans, je suis en plein dedans, au sein de mon club d'équitation. D'ailleurs, j'adore l'idée que mon club ait voix au chapitre dans les décisions de la Fédération française d'équitation. Nous participons à la désignation de celles et ceux qui incarnent ce sport en France. Et dire qu'il y a quelques années, on avait parfois du mal à trouver dans les fédérations 50 % de l'humanité – nous, les femmes ! La loi de 2022 a instauré la parité et le renouvellement, je peux dire que cela a apporté une bouffée d'air frais. Surtout, on a vu la mixité progresser dans les disciplines, de façon incroyable dans le foot, le rugby et même dans l'aéromodélisme. Comme si, enfin, les femmes se sentaient autorisées à prendre le ballon, à prendre leur part.
« Les femmes – et de tous âges, je peux vous le dire – se sont mises au sport. Prenez par exemple ma grand-mère, Ninnin, qui vit dans une belle résidence intergénérationnelle. Comme dans tous les autres établissements médico-sociaux depuis 2022, elle se voit proposer des activités physiques qui lui permettent de garder force et équilibre – de quoi prévenir les mauvaises chutes. Depuis quelques années, pour être en meilleure santé, son médecin lui prescrit des activités physiques et sportives. Il suffit de quelques mouvements et le corps et l'esprit se portent mieux.
« Notre économie aussi se porte mieux. Car en consacrant dans la loi le sport santé en 2022, on a favorisé la création de nombreux emplois d'éducateurs et d'accompagnateurs sportifs auprès des seniors, des malades ou du public handicapé, bref auprès de toutes et de tous. Non seulement on a créé des emplois grâce au sport mais on a aussi offert une sécurité d'employabilité et permis de meilleures reconversions.
« Avec l'allongement, de trois à cinq ans, des contrats pour les sportifs, on a bâti ensemble, durablement, les carrières. En préservant les droits de retransmission télévisée, on a conforté le lien existant entre sport amateur et sport pro. Et en inscrivant dans la loi la possibilité de créer des sociétés coopératives d'intérêt collectif, nous avons encore davantage fait entrer le sport dans l'économie sociale et solidaire. »
Voilà ce que pourrait être le témoignage de Margaux, ma fille, en 2032.
Mais revenons à ce jour de 2022. Après plus d'un an de débats, nous voici réunis dans cet hémicycle pour adopter dans sa version définitive la proposition de loi visant à démocratiser le sport en France.
La navette parlementaire a considérablement enrichi notre texte – vous l'avez dit, madame la ministre déléguée –, nous permettant ainsi de porter haut notre ambition, située au carrefour des enjeux de santé publique et d'éducation, des enjeux économiques et de ceux liés à l'exigence de représentativité et d'exemplarité des organes dirigeants.
Dans le peu de temps qui nous est imparti, je tiens à remercier ceux qui ont cru en notre projet, lequel n'a pas uniquement pour horizon les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, mais est porteur d'une ambition pour toutes et tous. Tel est bien le sens de la démocratisation que nous appelons de nos vœux pour le sport de demain.
Je remercie Christophe Castaner, notre président de groupe, mais également le Gouvernement – et vous singulièrement, madame la ministre déléguée –, pour avoir soutenu et enrichi notre proposition de loi. Je remercie les collègues députés, investis très fortement, ainsi que nos collaborateurs et les administrateurs, grâce auxquels notre travail a pu aboutir. Je me félicite que notre assemblée n'ait pas instrumentalisé le texte au profit d'enjeux politiques qui lui étaient étrangers. Nous sommes restés fidèles à notre souhait d'améliorer les politiques publiques du sport au bénéfice du plus grand nombre, des plus jeunes aux plus âgés. Merci, surtout, à tous les acteurs du mouvement sportif pour leur engagement. Professionnels ou amateurs, rémunérés ou bénévoles, ils agissent au quotidien en faveur de la pratique du sport, de ses valeurs et des moments forts qu'il nous fait vivre. Aucune loi n'aurait de valeur s'ils n'étaient pas là pour les appliquer. À travers tout ce qu'il apporte, notamment en matière de vie démocratique dans les fédérations, le texte leur rend hommage. Il les confortera dans leur action.
Merci enfin à ceux qui croient aux valeurs sportives qui irriguent ce texte et qui – j'en ai, comme mes corapporteurs, l'intime conviction – participent plus largement à faire progresser notre nation en luttant contre les inégalités, les stéréotypes et les discriminations. Vive le sport et vive la France.