Mesdames et messieurs les députés, vous l'aurez compris, l'agression de l'Ukraine par les forces de Vladimir Poutine va bien au-delà d'un simple conflit entre deux pays. Cette agression, qu'il qualifie dans son narratif d'opération militaire, est une atteinte aux principes les plus fondamentaux du droit international, de souveraineté et d'intégrité des États. Ces bruits de bottes à l'est de l'Europe nous replongent dans des périodes de l'histoire que nous pensions durablement derrière nous.
À cela, nous voulons répondre différemment et collectivement, en privilégiant la plus grande fermeté dans nos actions, l'unité entre alliés et partenaires européens, et surtout la solidarité avec le peuple ukrainien et ses dirigeants qui, par leur résistance, leur dignité et leur courage, forcent notre admiration et nous obligent. Nous devons être à leurs côtés pour les soutenir, aujourd'hui et demain, par tous les moyens utiles. À la fin des fins, nous devrons toujours chercher à privilégier l'arme de la diplomatie, la seule qui vaille dans nos démocraties. Nous le ferons en nous adressant aux peuples russe et ukrainien, qui composent deux peuples matures et à qui nous rappellerons incessamment que la voie de la force et de l'impérialisme finit toujours par conduire à l'impasse.
Si aujourd'hui les chars russes envahissent Kiev, et non Budapest ni Prague, c'est justement parce que l'Europe a su construire avec ses partenaires, autour d'aspirations communes, un ensemble sûr, uni, prospère. Le peuple ukrainien aspire dans sa majorité à rejoindre cet ensemble, à s'associer à ce mouvement. Ce mouvement reprendra car c'est le sens de l'histoire.