Intervention de Olivier Becht

Séance en hémicycle du mardi 1er mars 2022 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à la décision de la russie de faire la guerre à l'ukraine

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Becht :

Nous aurons besoin de reconstruire la grande Europe, celle de l'après-Poutine, afin d'offrir à nos voisins l'avenir d'une prospérité partagée. Car notre ennemi n'est pas le peuple russe mais bien le régime de Vladimir Poutine. De la même manière que les pères fondateurs, après la seconde guerre mondiale, avaient emprunté la voie de l'énergie – du charbon et de l'acier, puis du nucléaire –, il nous faudra construire à travers la grande Europe une communauté des énergies décarbonées qui favorisera la transition énergétique et, par conséquent, la prospérité de tous les peuples qui vivent aujourd'hui des énergies fossiles.

Nous aurons également besoin de reconstruire l'Union européenne autour d'un noyau dur qui assume sa vocation politique et se dote d'une défense et d'une diplomatie lui permettant de faire face, avec ses alliés de l'OTAN, aux nouveaux dangers du monde. Cette défense européenne se devra aussi d'agir de manière souveraine, sans l'aide de l'OTAN, car si Donald Trump était encore président des États-Unis, il n'est pas certain, compte tenu de ses déclarations passées et même présentes, que les chars russes s'arrêteraient à Kiev et n'iraient pas jusqu'à Brest.

Ce sont dans des moments de crise tels que ceux que nous traversons que nous réalisons à quel point l'Europe est non seulement la garante de la paix et de la prospérité dans nos pays, mais aussi de notre souveraineté et de notre sécurité.

Oui, l'Europe n'est pas un continent mais un héritage, celui de la philosophie et du droit, de la culture, des arts, de la science et de l'humanisme : c'est l'héritage d'Aristote et de Cicéron, de Voltaire et de Goethe, de Copernic et d'Einstein, de Da Vinci et de Shakespeare, de Picasso et de Victor Hugo, mais aussi de Gogol et de Dostoïevski. En préférant la guerre à la paix, M. Poutine piétine cet héritage de ses bottes. C'est lui que nous devons défendre aujourd'hui car le combat qui se livre n'est pas un simple combat des armes : il vise à défendre les valeurs de démocratie et de liberté, et les droits humains, contre la dictature et l'oppression. Nous avons déjà connu de tels instants dans l'histoire : il s'est toujours trouvé en France des hommes et des femmes se tenant droits face au monde pour les défendre. Ce n'est qu'à ce prix que nous pourrons vivre libres et, démocratiquement, choisir notre destin ; ce n'est qu'à ce prix que nous pourrons vivre ensemble pacifiquement, afin de livrer à nos enfants, à notre tour, un héritage dont nous n'aurons pas honte.

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