Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du mardi 1er mars 2022 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à la décision de la russie de faire la guerre à l'ukraine

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Nous serons amenés à montrer plus que de la détermination face à la Russie, tant qu'elle ne sera pas une démocratie, c'est-à-dire tant qu'elle ne partagera pas les mêmes valeurs que nous.

Enfin, la troisième leçon nous vient du fond des âges. Les Latins disaient : Si vis pacem, para bellum. C'est ce que l'Europe doit apprendre. Là réside sans doute la faiblesse de l'Ukraine, ces derniers mois, ces dernières années, qui a conduit la Russie et son dictateur à penser qu'il pouvait envahir facilement l'Ukraine et agrandir ainsi son empire, pour détourner l'attention des difficultés internes dans son pays.

Oui, monsieur le Premier ministre, nous devons réarmer la France rapidement, fortement et largement. C'est vrai également de notre continent. La loi de programmation militaire pour les années 2019 à 2025 prévoyait une croissance annuelle du budget de 1,7 milliard d'euros par an jusqu'en 2022, puis de 3 milliards ensuite : il faut accélérer le rythme. L'attrition de nos armées est trop importante pour que celles-ci soient en mesure de résister à une guerre longue et globale. L'Europe doit aussi contribuer à cet effort ; elle commence à le faire au profit de l'Ukraine, mais il serait bon qu'elle n'oublie pas que la France intervient pour la défendre en Afrique et au Sahel, en puisant sur son propre budget. Enfin, nous devrons développer dans nos sociétés un esprit de défense que nous avons oublié depuis longtemps, grâce à une organisation éducative, économique et civile, réduire nos dépendances vis-à-vis de l'extérieur et augmenter nos capacités de résilience. Songez à ce qui se produirait si, demain, un sous-marin russe coupait les liens transatlantiques en sectionnant les câbles sous-marins qui relient nos deux continents.

Notre famille politique et notre groupe UDI et indépendants ont toujours milité, bien avant la survenue de cette dramatique guerre en Ukraine, pour que nos pays construisent une puissance européenne afin de ne pas subir celle des autres. Plus que jamais depuis 1945, c'est ce tournant d'une volonté de puissance assumée qui doit être notre chemin. Il y va non seulement de notre indépendance mais aussi de notre sécurité. Certains disent que les événements ressemblent à ceux de 1938 : je suis sûr, monsieur le Premier ministre, chers collègues, que personne ici ne voudra que nous allions à Munich ; mais personne ne doit oublier qu'on s'était endormi derrière la ligne Maginot et que Maginot ne doit plus jamais exister dans notre pays.

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