Mes chers collègues, la guerre est revenue en Europe. Avec la déclaration de guerre de la Russie à l'Ukraine et la violation de son territoire par l'armée russe, le 24 février, la paix au sein de l'Union européenne est aujourd'hui plus menacée qu'elle ne l'a jamais été depuis la fin de la guerre froide.
Plus de trente ans après la fin du rideau de fer, un dirigeant étranger a demandé à son armée d'envahir un pays souverain pour renverser son gouvernement démocratique et l'asservir. Plus de trente ans après la chute du Mur de Berlin, un régime autocratique tente de forcer des peuples à adhérer à un récit historique fantasmé, au mépris de leurs choix et de leurs droits les plus élémentaires. Plus de soixante-dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale, un pays choisit ouvertement une politique d'agression et d'annexion, au mépris du droit international et de la souveraineté des États.
Cette violation flagrante et consciente des principes qui fondent l'ordre européen et international doit être dénoncée pour ce qu'elle est : une guerre injustifiée et injustifiable.
Ces dernières semaines, le Président de la République, en lien avec nos partenaires européens et nos alliés, a cherché, par tous les moyens, à préserver la paix et à maintenir le nécessaire dialogue diplomatique.
C'est l'honneur de la France, c'est l'honneur de nos démocraties, d'avoir jusqu'au bout tenté de préserver les peuples de la guerre, mais, pour que ces discussions aboutissent, encore aurait-il fallu que les autorités russes aient eu l'intention de respecter la paix, le droit et la parole donnée.
Au cœur de l'Union européenne, la France prend toute sa part dans les décisions annoncées ces derniers jours et ces dernières heures. L'Union européenne a décidé d'une aide économique historique de 1,2 milliard d'euros, dont 300 millions d'euros proviennent de la France. Des armes de défense sont envoyées aux Ukrainiens, ainsi que du matériel de survie. Une aide humanitaire importante est acheminée vers les pays frontaliers, notamment la Moldavie. La France prend toute sa part dans cet effort, comme elle le fait déjà en tant qu'acteur majeur au sein de l'OTAN. Notre groupe se place en soutien indéfectible des soldats français et européens présents dans les États baltes et en Roumanie.