Voilà pourquoi nous n'avons pas besoin d'un Poutine français, mais d'une présidence gaulliste !
Voilà aussi pourquoi nous avons le devoir de construire une France forte aux côtés de nos alliés et d'une Europe forte. Nous tous, Européens, nous n'avons plus le droit à la faiblesse ni à la naïveté. Oui, l'Europe doit faire le choix de la puissance. Une Europe puissante, c'est une Europe capable de prendre ses propres décisions et de les appliquer sans passer en permanence par le grand frère américain. C'est une Europe qui sort du débat stérile entre armée nationale et armée européenne et qui conjugue des défenses nationales fortes au sein d'une alliance européenne solide, parce qu'il n'y a pas de liberté sans souveraineté, il n'y a pas de puissance sans indépendance : ce sont là les conditions de notre crédibilité pour l'avenir.
Oui, le monde a changé pour nous, Européens, et c'est à la France d'être l'un des moteurs de ce changement. Le rôle de l'OTAN devra lui aussi être redéfini. Trop souvent, son élargissement a pu être vécu comme une provocation par la Russie, trop souvent des malentendus, des non-dits ont pu vicier les relations entre Américains et Russes depuis la chute de l'URSS en 1991.
Comme le disait Albert Camus, « la paix est le seul combat qui vaille la peine d'être mené ». Les députés du groupe Les Républicains demandent que soit organisée une grande conférence sur la sécurité en Europe avec les Russes, l'Union européenne et le soutien des Américains, et que soit adopté un grand plan d'urgence, afin que la voix de la paix soit toujours plus forte que la voix des armes.
D'abord, nous demandons bien sûr un cessez-le-feu immédiat, ainsi que le retrait des troupes russes d'Ukraine. Les pourparlers engagés entre la Russie et l'Ukraine doivent s'intensifier et tout doit être fait par la France et l'Europe pour trouver une issue diplomatique à cette guerre avant qu'elle ne devienne un drame humain à grande échelle.
Il nous faut aussi accueillir et protéger les réfugiés ukrainiens en Europe : plus de 500 000 personnes ont fui leur foyer en Ukraine. Je veux ici rendre hommage à la Pologne, à la Roumanie, mais aussi à la Hongrie, qui ont fait preuve d'une solidarité exemplaire, et je souhaite qu'on leur apporte toute l'aide nécessaire pour leur permettre d'accueillir dignement les réfugiés. Et je le dis aussi, c'est l'honneur de la France que d'accueillir des réfugiés ukrainiens au nom du droit d'asile et de la protection des peuples persécutés.