Nous demandons également que la France s'assure de la traçabilité de l'aide financière versée à l'Ukraine, afin que cette aide ne tombe pas entre les mains d'oligarques russes. Nous souhaitons aussi qu'il y ait un calendrier, un suivi de l'acheminement des livraisons d'armes promises par l'Union européenne, afin que celles-ci soient utilisées à bon escient et en faveur de la paix en Ukraine.
Nous appelons à une stratégie de protection active face à l'avancée militaire russe. Je pense à la Moldavie, à la Pologne, à la Finlande, à la Roumanie, mais aussi aux trois États baltes. Nous devons éviter l'invasion partout, et nous devons surtout faire en sorte d'assurer la paix pour nos pays partenaires, les pays frères et les pays frontaliers de la Russie et de l'Ukraine.
Nous saluons également les sanctions économiques décidées par l'Union européenne contre la Russie, mais aussi contre la Biélorussie, qui est complice de cette invasion en Ukraine et que nous ne devons pas oublier, tant elle a contribué à la guerre. Ces sanctions, que l'on sait d'une efficacité aléatoire, sont malheureusement indispensables pour conduire une action diplomatique forte et crédible. À cet égard, nous voulons insister sur deux aspects majeurs.
D'abord, il est nécessaire d'adopter des sanctions fortes à l'égard des oligarques russes. Nous ne devons pas avoir la main qui tremble, nous ne devons pas hésiter à frapper le pouvoir russe au portefeuille en gelant les avoirs des oligarques russes et en confisquant leurs biens immobiliers, leurs yachts et leurs véhicules de luxe.
Ensuite, nous devons veiller à ce que le coût des sanctions à l'encontre de la Russie soit bien supérieur au prix à payer pour les Français et les Européens : la France ne saurait être le dindon de la farce, avec des sanctions qui pénaliseraient grandement ses points forts – je pense évidemment à l'agroalimentaire – alors que d'autres pays refuseraient ces mêmes sanctions dans des secteurs clés comme l'énergie.