Nous souhaitons aussi qu'une commission permanente sur les cyberattaques dont la France pourrait être la cible soit créée au sein du Parlement. Plus largement, il nous faut renforcer nos efforts dans ce domaine, tendre à l'autonomie en matière de défense et construire un pilier européen de la défense, dans un contexte où les États-Unis se tournent de plus en plus vers le Pacifique.
Pour conclure, je veux dire que j'ai le sentiment d'un immense gâchis en voyant ce qu'est devenue notre relation avec la Russie. Ce pays constituant un pont entre l'Est et l'Ouest aurait dû devenir un partenaire stratégique des Européens pour les échanges commerciaux, pour l'énergie et la sécurité. Malheureusement, la Russie tourne désormais le dos à ses racines, celles de l'Europe, au profit de la Chine. Et si la Russie, colosse aux pieds d'argile, a les mains libres pour envahir l'Ukraine, alors que décidera demain le géant chinois face à Taïwan ?
Mes chers collègues, le maréchal Foch disait que les peuples cessent de vivre quand ils cessent de se souvenir. J'avais 9 ans lorsque le mur de Berlin s'est effondré sous les yeux ébahis du monde entier. Cette image, comme chacun d'entre vous, je l'ai encore en tête, et ce fut un tournant de notre histoire. Aujourd'hui, nous devons tout faire pour éviter que l'histoire nous revienne comme un boomerang et bouleverse nos certitudes acquises depuis trente ans.
Chaque crise historique est un moment de bascule dont peut naître le pire, mais aussi, nous le souhaitons, le meilleur. L'histoire nous regarde, elle nous jugera sur la fidélité à nos principes, la défense de nos valeurs et la force de nos actes. Alors oui, nous qui sommes députés de la nation, faisons preuve de responsabilité et de concorde pour que vive la paix en Ukraine, en Europe et dans le monde, pour que vive la République et pour que vive la France !