Un président de groupe m'avait dit un jour : « Il paraît qu'à la commission des affaires étrangères, c'est un petit paradis. » Et c'est vrai parce que nous avons toujours fait prévaloir des logiques de convergence. Nous avons évidemment nos désaccords politiques, mais nous avons toujours fait primer une certaine idée de l'homme, une certaine idée de la paix, une certaine idée de la liberté et des droits, et il est heureux de voir que la commission des affaires étrangères n'est pas un isolat au sein de cette assemblée – ce que parfois, je dois vous le dire, mes chers collègues, les questions au Gouvernement pourraient faire croire. On a tout de même pu mesurer, à travers tous les échanges qui ont eu lieu au cours de ce débat, qu'il y avait une profonde convergence de vues. Et croyez-moi, c'est essentiel pour l'avenir de la France, pour son autorité internationale, pour son rayonnement et pour la contribution qu'elle peut ainsi apporter, aux côtés des autres Européens et de l'ensemble des alliés, à la sauvegarde, à la défense et à la promotion d'une Ukraine libre et indépendante.
Enfin, j'appelle l'attention de cette assemblée sur ce que nous avons vécu directement au sein de la commission, et vous tous aussi, mes chers collègues, c'est-à-dire l'incroyable accumulation de transformations majeures et de défis depuis une dizaine de mois : tout d'abord, le rapport du GIEC, qui a montré l'urgence absolue de relever le défi climatique en changeant dès lors complètement les logiques d'approche de ce problème ; ensuite, le retrait d'Afghanistan tournant à la débâcle, illustrant à quel point nos valeurs étaient menacées et notre situation précaire, et à quel point nous devions nous unir ; puis ce fut l'AUKUS, cette nouvelle alliance entre l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis, qui a révélé un malentendu entre ce dernier pays et la France, qu'il fallait résoudre ; enfin, il y a maintenant évidemment l'Ukraine, ce qui souligne la nécessité d'une transformation en profondeur de nos peuples, de la France comme du reste de l'Europe, et de l'Alliance atlantique, pour tenir compte des nouvelles responsabilités qui nous incombent. Il faut y travailler et penser l'Europe de demain s'impose. Cela implique de ne plus refuser de regarder l'Europe en face, comme si elle était comme le soleil ou la mort qu'on ne peut contempler. Il faut en tirer les conséquences comme celles de la sécurité atlantique, ce qui suppose de réussir la réforme de l'OTAN.
Tels sont les enseignements que nous tirons, à la commission des affaires étrangères, des derniers évènements.