Intervention de Jean-Baptiste Lemoyne

Séance en hémicycle du mardi 1er mars 2022 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à la décision de la russie de faire la guerre à l'ukraine

Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie, et auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargé des petites et moyennes entreprises :

Par leur sang-froid, leur courage, leur engagement sans faille, elle fait honneur à la République. Au total, une centaine d'hommes et de femmes agissent au profit des 1 000 ressortissants français encore sur place. Ces derniers se trouvent en Ukraine ou dans les pays limitrophes où nous avons projeté des équipes chargées de les accueillir et de les recueillir dès le passage de la frontière. Nos équipes sont aussi composées des femmes et des hommes qui travaillent au centre de crise et de soutien du Quai d'Orsay, qui sont mobilisés vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Ils constituent ce fil, ô combien précieux mais parfois fragile, qui prend la forme d'une voix au téléphone pour guider, pour assister, pour répondre à une femme enceinte qui a des douleurs afin que nous puissions faire le maximum pour envoyer une ambulance en liaison avec les services locaux. Tout cela se poursuivra évidemment afin d'accompagner le plus étroitement possible nos compatriotes, ceux qui prennent la route comme ceux qui sont, hélas, encore bloqués.

Cette solidarité s'exprime aussi à l'égard des Français établis en Russie et en Biélorussie. La cellule de crise est activée et les réponses téléphoniques doivent pouvoir les aider et les accompagner, y compris lorsqu'ils font le choix de revenir.

Je parlais d'unité, il faut aussi insister sur la fermeté. Elle se traduit par des sanctions massives sur lesquelles Olivier Dussopt reviendra dans un instant. Il s'agit des sanctions les plus dures que nous ayons jamais adoptées, ce qui était nécessaire eu égard au caractère totalement illégal, injustifiable et irresponsable de l'agression russe. Cette fermeté face à la Russie tient aussi dans nos efforts pour l'isoler sur la scène internationale. Là encore, l'enjeu consiste à sanctionner un comportement inadmissible en exerçant un maximum de pression. Vendredi dernier, au Conseil de sécurité des Nations unies, une résolution condamnant l'invasion, parrainée par quatre-vingt-deux États, a été bloquée par la Russie qui a opposé son véto, mais elle a très clairement obtenu une majorité de votes favorables et aucun État n'a voté contre, hormis la Russie.

L'Assemblée générale des Nations unies se réunira demain pour discuter d'un nouveau projet de résolution. Je signale également que la Russie a été suspendue du Conseil de l'Europe dès vendredi.

Unité et fermeté : Poutine misait sur une Europe faible et impuissante, c'était incontestablement une erreur. Nous vivons assurément un moment d'épreuve pour le peuple ukrainien, un moment d'épreuve pour les Européens et leurs alliés, et un moment d'épreuve pour notre nation. Le Président de la République l'a dit : cette guerre durera. Elle aura des conséquences dans nos vies ; le Gouvernement, sous l'autorité du Premier ministre, s'y prépare.

Les Françaises et les Français savent que nous vivons dans un monde lourd de menaces et de bouleversements. Ensemble, sans jamais perdre de vue nos valeurs universelles, nous avons su faire face au choc des attentats terroristes qui nous ont frappés jusque sur notre sol. Ensemble, nous avons su faire face, avec civisme, au choc mondial de la crise pandémique. Ensemble, nous saurons faire face, dans la solidarité et avec détermination, au choc du retour de la guerre en Europe. Je n'en doute pas un seul instant au regard des débats que nous avons eus aujourd'hui dans cet hémicycle.

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