Peut-on considérer que plus les ratios prudentiels sont exigeants – on parle à présent d'un « Bâle IV » –, plus le shadow banking se développe ? Y-a-t-il un lien entre les deux phénomènes, du fait de la raréfaction du crédit classique, qui pousse au contournement de règles trop drastiques et au développement de ce shadow banking ?
D'autre part, vise-t-on avec ces ratios prudentiels les grosses banques, plus vulnérables que la myriade de petits établissements ? La France est-elle donc particulièrement exposée, ce qui justifierait qu'elle soit en première ligne ?
En ce qui concerne le soutien à l'économie, comment concilier les mesures prises au sommet – Émilie Cariou vient d'évoquer les fonds de fonds – et ce qui émerge à la base ? En effet, on constate dans nos territoires un bouillonnement d'initiatives, qui manquent des outils financiers pour se concrétiser et se heurtent à un problème culturel – on a évoqué notamment le fléchage de l'épargne des Français vers l'assurance vie et l'immobilier. Très concrètement, de très nombreux projets s'inscrivant dans la transition énergétique et initiés parfois par les associations et les citoyens n'attendent qu'une étincelle pour démarrer comme des feux de paille, mais sans parvenir à atteindre les bons financements. Il est donc primordial de faire se rencontrer les fonds de fonds européens et ces projets émergents. Votre réflexion en tient-elle compte ?