Je suis de ceux qui considèrent que la résorption de la dette ne pourra passer uniquement par la seule politique fiscale. Si l'on compare en effet les 2 150 milliards de la dette aux recettes de l'État, on comprend que ses marges de manoeuvre sont réduites. Selon moi, la résorption de la dette passera aussi par des mesures macroéconomiques de relance de la croissance.
Je note des contradictions dans notre politique budgétaire, puisque, en baissant la fiscalité, on risque fort de faire exploser la dette et de ralentir la croissance. Si on augmente au contraire la fiscalité, on pèsera sur la demande des ménages, avec les mêmes résultats. Quant à la politique monétaire, les taux nuls, voire négatifs, ne nous laissent plus aucune marge pour accélérer la croissance.
Ne restent donc que les politiques structurelles, qui recouvrent une réalité très complexe. Je ne retiendrai ici que les politiques en direction des énergies renouvelables, sachant que l'énergie a représenté l'an dernier un déficit de 30 milliards dans le commerce extérieur de la France. Afin de faire cesser cette hémorragie, peut-on imaginer d'amplifier ou d'instaurer une coopération, un cofinancement, entre les institutions centrales et d'autres investisseurs – je pense notamment aux collectivités territoriales ? Peut-on également imaginer d'accroître le volume de prêts spécifiquement destinés au développement des énergies renouvelables ?