Peut-être parce qu'il s'agit d'une loi de moralisation, bien que vous refusiez ce terme, madame la ministre.
En effet, la moralisation consiste à rendre les actions conformes à certains principes. Mais la définition de la morale est collective, et floue : est moral ce qui est socialement acceptable. Or la société accepte beaucoup de choses, pourvu qu'elle y soit habituée et qu'elle les considère comme normales. Et dans notre société, il est normal de s'enrichir à outrance.
Pire encore, la morale relèverait de l'appréciation personnelle de ce qui est socialement acceptable. La morale finit par être ma morale, ce que j'estime moral de faire. Dit ainsi, on comprend mieux l'échec de tous ceux qui ont voulu moraliser le capitalisme.
La loi de moralisation vise à rendre acceptable ce qui ne l'est pas pour le moment, soit en limitant certaines pratiques, soit en renforçant certains contrôles pour rendre les pratiques conformes aux attentes du plus grand nombre. Il s'agit de changements dictés par les attentes d'une société et non par ce qu'il faudrait faire. Il s'agit davantage d'éviter les affaires – je n'y reviens pas – que de rendre la vie publique conforme à ce qu'elle devrait être.
Pourtant, Mme la rapporteure l'a noté, la vertu est une qualité individuelle, non un principe collectif. Étymologiquement, elle signifie l'excellence ou le fait pour une chose d'être parfaitement conforme à ce qu'elle devrait être.
Il appartient aux institutions de prévoir un cadre dans lequel les pratiques sont vertueuses. Sans ce cadre contraignant, tout repose sur l'appréciation personnelle. Nous avons donc besoin d'une véritable loi de vertu républicaine.
Le 26/07/2017 à 08:21, Laïc1 a dit :
"Dit ainsi, on comprend mieux l'échec de tous ceux qui ont voulu moraliser le capitalisme."
Google a quand même reçu, de la part de la Communauté européenne, une amende maximale de 2,42 milliards d'euros : le capitalisme n'est pas intouchable. Et l'Europe vous soutient dans cette démarche de moralisation, cela n'a pas de sens de la combattre sur ce point, cela va contre votre propre démarche de moralisation du capitalisme.
Le 26/07/2017 à 13:14, Benjamin Couillault a dit :
pour les gains du loto, le programme de LFI prévoyait déjà de limiter les sommes.
Le 26/07/2017 à 08:15, Laïc1 a dit :
"Et dans notre société, il est normal de s'enrichir à outrance."
Il faudrait moraliser les gains du loto, c'est-à-dire les limiter à une certaine somme maximale.
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