Générale, vous avez indiqué que l'organisation du SSA avait été bouleversée ces dernières années et ses effectifs fortement réduits. Considérez-vous que vous soyez à même, aujourd'hui, de répondre aux besoins de nos forces sur les théâtres d'opération et sur le territoire national ?
Médecin général Maryline Gygax Généro. D'abord, je vous remercie pour toutes ces questions qui rejoignent notre préoccupation : continuer à maintenir un niveau de très haute qualité dans la prise en charge de nos militaires, tout au long de la chaîne opérationnelle que je vous ai décrite tout à l'heure.
Oui, c'est vrai, j'ai tenu dès ma prise de poste à me rendre sur un théâtre d'opérations extérieures, parce qu'il s'agit du lieu où s'exerce la finalité du SSA et ce que nous appelons « le coeur de métier ». J'ai été extrêmement impressionnée par la qualité du travail de nos professionnels de santé, de nos praticiens, de nos infirmiers, de nos auxiliaires sanitaires, de nos vétérinaires, de nos personnels du ravitaillement sanitaire sur les théâtres. Ils partagent pleinement, au quotidien, les conditions de vie des soldats, et ils en partagent les risques.
Vous avez évoqué le soutien psychologique et les besoins particuliers en la matière. Le soutien psychologique est une partie importante de la prise en charge par le SSA des forces armées sur les théâtres d'opérations extérieures. Nous avons développé avec les forces armées des prises en charge spécifiques avant, pendant et au retour de la projection. Depuis 2016, un psychiatre est présent en permanence sur le théâtre Barkhane.
Vous m'avez également demandé si j'estimais disposer des moyens nécessaires pour permettre au SSA de remplir sa mission. Je peux vous assurer que cette mission est parfaitement menée actuellement, aussi bien sur le territoire national qu'en opérations extérieures. Vous l'avez vu, nous avons dû agir pour continuer à la remplir malgré les tensions sur les effectifs, et je me dois de mettre en place des mesures pour diminuer ces tensions. En ce qui me concerne, je considère que nos personnels de santé se situent aujourd'hui à un très haut niveau d'excellence, tant sur le plan opérationnel que sur le plan technique. L'enjeu pour nous, c'est de maintenir ce niveau d'excellence. Il est essentiel de disposer des moyens de continuer à remplir notre mission, car la tension sur les effectifs est actuellement très forte, notamment en ce qui concerne les médecins des forces et les chirurgiens.
S'agissant des délais d'évacuation, il est vrai qu'avait été pointée il y a quelques années la difficulté pour le service de répondre à la question du délai précis d'évacuation. Notre objectif est de garantir que tout militaire blessé soit pris en charge sur le territoire national dans un délai de 36 heures à compter de sa blessure. Actuellement, les indicateurs dont nous nous sommes dotés m'autorisent à vous indiquer que cette prise en charge a lieu, en moyenne, dans les 24 heures suivant la blessure, et ce grâce à la mobilisation du SSA bien entendu, mais aussi des armées qui nous apportent leur soutien logistique pour faciliter les évacuations stratégiques.