Nous ne sommes pas très forts dans ce domaine… (Sourires)
Médecin général Maryline Gygax Généro. S'agissant de la pharmacie centrale des armées, la politique de valorisation du SSA est un élément moteur pour dégager des financements nouveaux, tout en optimisant les capacités de production mais aussi les savoir-faire du service. Elle a été mise en place très récemment, fin 2015, et revêt des enjeux à la fois stratégiques, économiques et industriels. Les premières recettes encaissées sont prometteuses ; elles contribuent au financement du service tout en permettant d'accroître son efficience. Des critères de sélection très précis des projets ont été fixés, afin de respecter les valeurs et l'éthique du SSA tout en évitant de se disperser. Nous cherchons à étendre à toutes les composantes du service cette activité de valorisation entamée pour le ravitaillement sanitaire, dont les ressources s'élèvent actuellement à environ sept millions d'euros par an, ce qui n'est pas négligeable. Cet axe d'activité enthousiasme nos personnels, dont le savoir-faire technique est ainsi reconnu.
Vous avez évoqué l' « outsourcing » des matières premières et il s'agit effectivement d'un enjeu stratégique. Il faut savoir que depuis le début des années 1980, environ 80 % des matières premières à usage pharmaceutique sont produites en Chine ou en Inde. Les approvisionnements sont donc soumis à un certain nombre d'aléas, notamment économiques et géopolitiques, ce qui nous impose de réfléchir à leur sécurisation. Différentes solutions sont déjà mises en oeuvre, comme la recherche de sources alternatives pour les matières premières sensibles. La DAPSA travaille également en liaison avec le service des affaires industrielles et de l'intelligence économique au sein de la direction de la stratégie de la direction générale de l'armement, aux possibilités de soutien financier par l'État permettant de sanctuariser ou relocaliser des compétences en matière de chimie fine. Il est certain que les pénuries éventuelles, comme celles déjà constatées s'agissant de la doxycycline et de l'atropine, auraient des conséquences en termes opérationnels et de traitement des intoxications par des agents NRBC ; cette question fait donc l'objet d'une attention particulière du SSA et de ses tutelles.
En ce qui concerne le devenir du site du Val-de-Grâce, le site historique est un lieu de tradition et de cohésion très important pour le SSA. Si l'hôpital a dû être fermé pour les raisons qui vous avaient été exposées par le médecin général Jean-Marc Debonne, le maintien de l'usage du site historique n'est quant à lui pas remis en question. C'est là que sont implantés l'école du Val-de-Grâce, l'inspection du SSA et le musée. Nous avons en outre pour objectif d'y installer prochainement une partie de notre gouvernance, une fois les travaux d'infrastructure et de câblage informatique réalisés, avec la direction des hôpitaux et la direction de la formation, de la recherche et de l'innovation. Enfin, concernant le parc du site historique, j'attire l'attention sur le fait qu'il revêt une importance certaine pour notre préparation opérationnelle, pour pouvoir réaliser certains exercices à proximité de notre école. Le devenir des bâtiments de l'hôpital ne relève pas de notre compétence, ce dossier étant traité par le Préfet de Paris et par la direction du patrimoine, de la mémoire et des archives.
Suis-je optimiste s'agissant de notre capacité à accomplir nos missions à l'horizon 2021 ? Nous n'avons d'autre possibilité que de réussir, mais nous ne réussirons pas seuls. L'avenir du SSA est entre nos mains, et entre celles de nos tutelles, dont l'écoute est attentive. Je demeure cependant extrêmement vigilante à la tension qui s'exerce sur les personnels. La période est cruciale, mais je ne suis pas pessimiste quant à notre capacité à surmonter les difficultés, avec l'aide de nos tutelles, et la vôtre si vous voulez bien nous l'accorder.