Au sujet des relations entre l'enseignement supérieur et la recherche, vous avez évoqué un mikado institutionnel, des subtilités internes, et une querelle franco-française coûteuse en temps et en énergie. Vous avez également dit que, pour parvenir à une recherche performante, il ne fallait pas forcément privilégier l'idée d'un grand institut. Sur ce point, je souhaite vous rapporter le témoignage d'une vice-présidente d'université, qui montre de façon concrète les difficultés relationnelles qui existent aujourd'hui entre le CNRS et les universités, résultant de la complexité des systèmes de gestion des deux entités, notamment des doublons dans le partage du calendrier. Cette personne m'a cité le cas d'un ingénieur universitaire chargé d'effectuer des enquêtes bibliométriques, qui s'est trouvé confronté à des difficultés en raison du fait qu'il ne possédait pas les identifiants d'accès Janus du CNRS. On a en fait l'impression que chacun travaille de son côté, sur ses propres applications, ce qui a pour effet de multiplier et de complexifier les procédures : plutôt que d'aller vers une politique commune, on renforce les frontières entre les différentes entités – c'est là un constat fait de longue date dans le milieu universitaire.
Pour ce qui est des unités mixtes de recherche associant les laboratoires d'université et ceux du CNRS, il semble qu'une double comptabilité soit faite par les agents et que l'on soit en train d'entrer dans un système d'appels à projets, que la présence de doubles lignes de crédit ne fait que rendre plus complexe. En tant que futur président, même si vous ne pensez pas aller vers un grand institut, estimez-vous possible d'engager une démarche de simplification des procédures entre ces deux mondes que sont le CNRS et les universités ?