Un rapport rendu public par le CNRS en janvier 2017 soulignait un problème de financement de la recherche française : en dépit d'un budget de plus de 3 milliards d'euros, il manquerait au CNRS 300 à 400 millions chaque année. L'établissement se trouve aujourd'hui très fragilisé alors que son budget n'a pas été augmenté de 2010 à 2017, tandis que sa masse salariale progressait de façon significative. L'ancien président du CNRS ne cachait pas son inquiétude quant à la capacité du centre à se maintenir au plus haut niveau international. De même, un scientifique canadien qui avait participé à l'élaboration de ce rapport estimait que, si le CNRS était un véritable joyau, produisant une recherche de très grande qualité, son avenir était incertain.
Le Président Macron s'est engagé à soutenir la recherche française et a fait de cet objectif une priorité nationale dans le cadre du projet de loi de finances pour 2018 – la ministre de l'enseignement supérieur a effectivement annoncé un budget en hausse de 500 millions pour la recherche publique. L'activité du CNRS recouvre la quasi-totalité des domaines scientifiques et toutes les actions de recherche du programme budgétaire n° 172. Vous nous avez dit votre intention de trouver des ressources nouvelles et de dégager, grâce à un audit, des marges de manoeuvre de quelques dizaines de millions d'euros en trois ou quatre ans. Seriez-vous un président du CNRS potentiellement plus optimiste ? Parmi les axes que vous avez cités comme prioritaires, quels sont ceux qui permettraient de nourrir financièrement le CNRS, et de sortir ainsi de l'inquiétude ambiante ?