Permettez-moi tout d'abord de me réjouir avec vous des ventes record réalisées par le groupe Renault en 2017 : 3,8 millions de véhicules vendus dans le monde, ce n'est pas rien. Ces résultats valident en grande partie la stratégie que vous avez développée dans les domaines de l'internationalisation et du low cost.
Mes questions portent sur quatre thèmes.
Au titre du bilan, j'aimerais que vous puissiez m'indiquer les pourcentages de production et de recherche effectuées en France. Quel est l'impact sur la compétitivité du groupe Renault des mesures prises au cours des dernières années, comme le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) ou le crédit d'impôt recherche (CIR) ?
Ma deuxième série de questions recoupe très largement les propos du président Éric Woerth sur les relations entre l'État – en sa qualité d'actionnaire – et le groupe Renault. Il ne faut pas se leurrer : dans ce genre de cas, le dialogue est toujours un peu rude entre l'État et les dirigeants, et nous avons pu souvent le constater. L'État envoie parfois des messages contradictoires aux entreprises dont il est actionnaire. Il demande des investissements, un soutien des unités de production, et des distributions de dividendes pour améliorer son solde budgétaire. À l'inverse, les dirigeants ont toujours tendance à trouver contraignante la présence de l'État au capital quand les affaires vont bien mais à se retourner vers cet actionnaire quand ça va un peu plus mal. Pourriez-vous nous expliquer les avantages et les inconvénients de la présence de l'État au capital de Renault ? D'une manière générale, comment se déroule au quotidien le dialogue avec cet actionnaire très particulier ?
Ma troisième série de questions porte sur le développement du véhicule électrique, un segment sur lequel Renault est premier en Europe avec un quart du marché. Le modèle Zoé est le véhicule électrique le plus vendu en Europe. Le pari vous paraît-il gagné ? Comment voyez-vous les prochaines étapes de la diffusion du véhicule électrique ? Que peuvent faire les pouvoirs publics pour favoriser encore ce développement ?
Mes dernières questions portent sur le développement du véhicule autonome ou semi-autonome. À quelle vitesse, selon vous, ce type de véhicule va-t-il se répandre ? Quelle taille pourrait représenter ce marché à l'avenir ? Dans quel cadre juridique doit-il évoluer ? Que proposez-vous aux pouvoirs publics pour que cette évolution puisse se faire dans les meilleures conditions ?