Monsieur Ghosn, vous nous avez dit et répété que la stratégie de votre groupe était principalement axée sur le développement de la voiture électrique. C'est judicieux, parce que c'est vertueux au niveau environnemental, et parce que nos concitoyens ont aujourd'hui une forte appétence pour ce type de véhicules. J'en veux pour preuve les expérimentations d'auto-partage électrique en milieu rural, que nous avons lancées dans l'Orne, et qui fonctionnent à merveille.
Je voudrais revenir sur la batterie électrique. Vous avez dit que le marché était dominé par des acteurs économiques américains et asiatiques. Vous avez dit aussi que vous étiez favorable à la naissance d'une filière de fabrication de batteries en Europe. Ce serait une bonne chose. Mais, même si nous parvenons à mettre en place cette filière en Europe, nous devons être conscients que nous avons pris un retard considérable par rapport aux Chinois. Ceux-ci maitrisent la matière première indispensable à la production des batteries lithium-ion, le cobalt, qui est produit essentiellement au Congo et dont ils ont acquis la mine principale en 2007. Si la planète entière roule à l'électricité, quelles solutions devrions-nous adopter, afin de ne pas dépendre de l'Asie ? Ne faut-il pas travailler sur d'autres types de batteries que le lithium-ion, pour ne pas dépendre du cobalt ?