Votre proposition de loi, madame la rapporteure, vise à légaliser l'euthanasie et le suicide assisté. Je suis de ceux qui considèrent qu'une proposition de cette nature doit pouvoir susciter des positions divergentes dans le respect des convictions de chacune et de chacun. C'est l'honneur des parlementaires que de pouvoir débattre sur un tel sujet.
Toutefois, je sens bien qu'au fil des législatures, les majorités évoluent dans le sens d'une volonté croissante de reconnaître l'euthanasie, comme c'est déjà le cas dans certains pays voisins, et que ceux qui n'y sont pas favorables peuvent sembler « conservateurs ». Au risque de paraître conservateur, j'affirme clairement qu'en ce qui me concerne, je suis opposé à la légalisation de l'euthanasie et à votre proposition. Je préfère de loin le développement des soins palliatifs dans les services hospitaliers et même à domicile, comme cela avait d'ailleurs été engagé sous le précédent quinquennat – une mesure dont l'application n'a encore donné lieu à aucune évaluation. Je considère que les personnes qui travaillent dans les services de soins palliatifs savent parfaitement gérer la fin de vie, ses drames, ses peines et parfois aussi ses joies, même si cela peut paraître surprenant dans de telles circonstances.
J'ai deux questions, madame la rapporteure. Dans le cadre des auditions que vous avez menées pour préparer cette proposition de loi, vous avez rencontré des spécialistes des soins palliatifs et des personnels hospitaliers chargés de les administrer. Quel est leur avis sur votre texte ? D'autre part, s'agissant du suicide assisté, je pense toujours à celui qui est chargé de donner la mort, c'est-à-dire le médecin. J'ai noté que vous avez prévu une clause de conscience à l'article 4 mais avez-vous pu auditionner les médecins pour recueillir leur point de vue en la matière ?