Je vous remercie, madame la rapporteure, de nous proposer ce texte que les citoyens sont désormais à même de s'approprier. Cela étant, comme l'a dit Jean-Louis Touraine, nous sommes à la veille des états généraux de la bioéthique et, selon moi, il n'est pas opportun de kidnapper ce débat citoyen ; au contraire, il faut s'en saisir et l'enrichir.
Je suis toujours particulièrement attentive au choix des mots et je vous félicite pour votre courage, car le mot « euthanasie » est à la fois choquant et violent, mais il a tout son sens. Par son étymologie, il désigne le fait de donner la mort en douceur, mais il nous renvoie tous à une violence extrême que nous devrons aborder au cours des nombreux échanges que nous aurons dans l'hémicycle.
Il me semble que nous devons avoir ce débat parallèlement à la nécessaire évaluation de la loi Claeys-Leonetti. Il existe une carence avérée de lits en soins palliatifs sur tous les territoires ; il faudra l'accompagner. Cela n'empêche en rien d'avoir ce débat : il faut démédicaliser le moment de la mort. Chacun doit garder la liberté de choisir sans être contraint d'aller à l'étranger comme aujourd'hui.