Intervention de Bruno Gollnisch

Réunion du mercredi 24 janvier 2018 à 16h35
Commission des affaires européennes

Bruno Gollnisch, membre du Parlement européen :

Disons-nous les choses franchement, cet étrange découpage en huit circonscriptions procédait aussi de la volonté de minorer les sièges dont le FN allait bénéficier, compte tenu des sondages qui lui donnaient 12 % à 15 % des intentions de vote. Mais cette tactique s'est retournée contre ses auteurs en 2014. Ce mode de scrutin favorise la liste arrivée en tête, or ce fut la liste FN ! Le nombre de députés de ce parti au Parlement européen est finalement supérieur au nombre de voix obtenues. Mon intérêt propre serait donc de pousser au maintien du mode de scrutin actuel. Mais je suis partisan d'une liste nationale, parce que ces huit circonscriptions ne sont ni cohérentes ni d'une taille raisonnable, elles sont plus larges que certains des États membres. Pour ma campagne dans la circonscription Grand-Est, j'ai passé trois mois en camping-car !

J'approuve aussi la nouvelle répartition nationale, et l'augmentation du nombre de députés français, qui répare enfin une concession malheureuse faite par le Président Chirac. Par contre, l'instauration d'un vote préférentiel serait une véritable usine-à-gaz, avec des modalités de décompte extrêmement complexes.

Je serai beaucoup plus sévère sur les dispositions relatives aux médias durant la campagne électorale faites par le ministre de l'Intérieur, qui prend pour point de référence les groupes parlementaires des deux chambres nationales, sans y inclure les groupes représentés au Parlement européen. C'est antinomique avec votre volonté de tenir compte des débats européens, de mettre en valeur le Parlement européen, etc. ce qui est paradoxal, absurde, voire scandaleux !

Quant au désintérêt des citoyens, c'est d'abord le fait que le débat sur l'Europe n'a lieu qu'une fois tous les cinq ans, au moment des élections. J'en suis à mon sixième mandat, et les moments, entre deux élections, qui ont le plus marqué nos médias, c'est la teneur de beurre de cacao dans le chocolat, et les autorisations données aux chasseurs de chasser librement tel ou tel volatile à certaines périodes ! Admettez avec moi que c'est un peu mince. Mais c'est aussi, M. Bourlanges, parce que les fruits de l'Union européenne n'ont pas répondu aux promesses des fleurs.

Dernier point, les obligations déclaratives prévues dans le projet de loi existent déjà, et sont mises en oeuvre sur le site du Parlement.

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