Intervention de Cédric Villani

Réunion du jeudi 18 janvier 2018 à 9h35
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, premier vice-président de l'Office :

Merci à tous pour la qualité de vos interventions. En écoutant Michel Cosnard sur l'inflation de la publication, je ne pouvais m'empêcher de penser à toutes les problématiques que posent les revues auteur-payeur et le business qui s'est développé autour de ces nouveaux organes. Il a été tourné en ridicule, il y a quelque temps, par une petite équipe de chercheurs qui avait réussi à faire publier, dans l'une de ces revues payantes, un article constitué de la répétition, quelques centaines de fois, sur tous les airs et tous les tons, de la phrase clé « get me off your fucking mailing list » ! Excusez-moi pour le contenu peu scientifique de cet article paru dans cette revue !

J'attends avec impatience le rapport que nous présentera Michel Cosnard. Nous pourrons sans doute organiser une audition publique, tant ce sujet est devenu public.

En conclusion, je dirais que la création de l'OFIS est une avancée importante qu'il convient de saluer. J'espère qu'elle aura un impact.

Parmi les inquiétudes qui se sont élevées autour de la mise en place de l'OFIS, il y avait deux grands types d'interrogations. L'un sur l'indépendance de l'OFIS, en particulier dans le cadre de ce montage au sein du Hcéres : je dois dire qu'à titre personnel, je ne suis pas inquiet sur cette question-là.

L'autre interrogation a porté sur les moyens mis en oeuvre et la capacité d'action. Je dois dire que, là, je suis un peu plus inquiet. Je pense qu'une action importante dans la suite sera de prouver à l'État à quel point l'OFIS remplit un rôle important, à quel point cette évolution est nécessaire, et de trouver les moyens d'actions qui feront que les différents organismes auront à coeur de suivre vos recommandations.

Si le rôle du Hcéres est si important, c'est parce que les organismes savent bien qu'une mauvaise évaluation du Hcéres peut avoir des conséquences sérieuses, directement ou indirectement, sur le financement, la réputation et la qualité par là même. Il sera important que l'OFIS soit capable d'avoir une parole publique suffisamment forte et crainte pour que les organismes aient à coeur de suivre vos recommandations. Cette crainte, comme la décrivait Michel Cosnard, fait partie de la pratique naturelle de l'évaluation par les pairs. S'il n'y a pas cette crainte légitime, on peut redouter le scénario catastrophe dans lequel l'OFIS deviendrait juste une façon pour l'État de se donner bonne conscience sur le sujet.

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