En effet, le risque est permanent de satisfaire à une doctrine internationale et de pouvoir afficher une bonne conscience, de conférence en conférence internationale, même à Singapour. Cédric Villani a raison de présenter ce risque.
La localisation de l'intelligence est un facteur de compétition des espaces politiques et nationaux. En Europe, notre intérêt est d'avoir les règles les plus communes possibles pour justement jouer la cohérence de l'espace européen, avec des règles suffisamment convaincantes pour que notre espace communautaire soit reconnu et attire les compétences.
Mon expérience lorraine m'a appris qu'il y a une volonté chez les responsables de métropoles qui hébergent de grandes universités et des centres de recherche plus modestes de vouloir les défendre par tous les arguments. L'intégrité est certainement un argument très porteur pour l'avenir, c'est-à-dire la capacité à trouver une harmonie entre l'obligation de publier, parce que ne pas publier serait inquiétant, et le fait de publier n'importe quoi. L'exemple de Cédric Villani était parfaitement réjouissant pour tous ceux qui ont de l'humour, et inquiétant pour tous les autres.
Vous êtes des pionniers. En matière d'évaluation universitaire, je vous relancerai sur les moyens matériels. Vous avez donné les chiffres : cinq ans pour évaluer 10 000 unités de production intellectuelle et de formation, c'est un formidable défi ! Quant à l'OFIS, j'ai le sentiment qu'il existe, mais les bras sont courts et les jambes petites pour l'instant. Il faut des bras musclés et une foulée sportive pour pouvoir aller sur l'ensemble du territoire.