Monsieur le Premier ministre, un éleveur tarn-et-garonnais, avec soixante-quinze vaches laitières, travaille plus de dix heures par jour. Pour ce travail, il gagne à peine 400 euros nets par mois. D'ici à quelques jours, il risque de ne plus rien gagner du tout, donc de devoir mettre la clef sous la porte et de faire face à ses créanciers.
Pour quelle raison ? À cause de la refonte de ce que l'on appelle les zones défavorisées simples : un élevage dans une zone considérée comme défavorisée donne droit à une indemnité compensatrice de handicap naturel, appelée ICHN. Cette ICHN, qui va de 6 000 euros à 10 000 euros par an, est indispensable pour la survie de l'élevage dans nos territoires.
Depuis dix-huit mois, les organisations agricoles et les élus se battent pour maintenir l'ICHN là où elle est indispensable pour la survie de l'élevage ; et nous avions obtenu des avancées. Mais, le 20 décembre et surtout vendredi dernier, l'administration du ministère de l'agriculture a créé un séisme avec de nouvelles versions de cette carte. Si ces versions sont confirmées, elles feront disparaître la moitié des élevages dans beaucoup de nos départements : le Tarn-et-Garonne, le Gers, les Deux-Sèvres, les Landes, l'Ardèche, le Béarn…
Monsieur le Premier ministre, vous devez empêcher cela. Vous devez empêcher la mort de l'élevage français ! Vous devez empêcher les ronces de remplacer les vaches et nos territoires de se transformer en friches.