Monsieur le Premier ministre, ma question s'adresse à vous. Vous y avez déjà en partie répondu, mais je voudrais compléter la question de notre collègue Da Silva.
Lundi soir, à Sarcelles, un jeune garçon de huit ans était agressé sauvagement par deux jeunes adolescents, qui l'attendaient et qui l'ont frappé parce qu'il portait une kippa. Jamais ils ne l'ont menacé, insulté ou traité de « sale juif », mais ils savaient très bien ce qu'ils faisaient en s'attaquant à un jeune de huit ans qui porte la kippa : ils s'attaquaient à un membre de la communauté juive.
Quinze jours plus tôt, une jeune fille, que l'on savait être elle aussi membre de la communauté juive, se faisait entailler la joue à coups de cutter, là encore sans être insultée, par un individu qui savait qu'il agressait une jeune fille membre de la communauté juive.
Quelques jours auparavant, un commerce de Créteil brûlait, après que l'on eut inscrit des croix gammées sur ses murs.
Monsieur le Premier ministre, il y a actuellement une recrudescence des actes antisémites dans notre pays. Il faut en prendre toute la mesure. Le Président de la République l'a fait hier – j'ai d'ailleurs eu l'occasion d'en discuter avec lui dans la soirée – , vous l'avez fait vous aussi, ainsi que le ministre de l'intérieur. Je salue la réaction du Président de la République et du Gouvernement, mais il faut aller plus loin.
Il faut que nos collègues sachent qu'aujourd'hui, en France, ce ne sont pas les services de police qui établissent les statistiques des actes antisémites, c'est la communauté juive elle-même qui tient ses propres statistiques.