Je découvre que l'on parle ce soir de ce sujet qui me tient à coeur depuis longtemps.
Lorsque j'ai effectué mon tour de France, j'ai été très surpris de découvrir la quantité d'armes dont disposent les Français. Certes, me direz-vous, dans les banlieues que je parcourais nuitamment, entre une heure et cinq heures du matin, cela n'est guère étonnant. Un journaliste de L'Express qui m'avait suivi durant quatre jours a d'ailleurs fini par me dire, le cinquième jour, que j'étais fou, qu'il me laissait me débrouiller… Là, j'ai vu qu'il y avait des armes, et du lourd !
Mais en discutant, dans les villages, un peu partout, et surtout dans les zones les plus sinistrées, j'ai découvert qu'il y avait beaucoup d'armes. J'ai entendu là un sentiment de peur, d'attente ; chacun s'était équipé.
Je n'avais rien vu de tel dans ma jeunesse, ni au début de mon âge adulte – un moment assez indéfini.