Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, monsieur le vice-président de la commission, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, le burn-out, ou syndrome d'épuisement professionnel, a fait l'objet au cours des quarante dernières années d'un travail scientifique dense, mais non monolithique. Au début des années 1970, le docteur Freudenberger en a formulé la première définition en ces termes : « un état de fatigue chronique, de dépression et de frustration apporté par la dévotion à une cause, un mode de vie, ou une relation, qui échoue à produire les récompenses attendues et conduit en fin de compte à diminuer l'implication et l'accomplissement du travail ». Il a fait l'objet depuis lors d'approches scientifiques et sociologiques diverses.
Les premières études cliniques menées par le docteur Freudenberger ont permis d'identifier non seulement des professions à risque, mais également des symptômes récurrents. Par la suite, les études menées par Jackson et Maslach ont permis de passer de la simple observation à un objet mesurable grâce à des entretiens avec des spécialistes travaillant avec des populations en grande détresse. Leurs travaux ont abouti à la mise au point d'un outil de mesure, le Maslach Burnout Inventory, qui fait toujours autorité.
Le champ d'application du concept de burn-out a progressivement été élargi à d'autres professions, car sa définition a évolué et évolue toujours au gré du changement de nos sociétés et de notre relation au travail. Ce qui nous importe ici, c'est la difficulté de distinguer les symptômes, que présentent la plupart des gens et qui peuvent être accentués si l'on vit une situation difficile, des maladies nécessitant une prise en charge médicale.