Ce débat posera un cas de conscience à tous ceux qui sont présents dans l'hémicycle. Il y a accord sur le diagnostic : le burn-out est la conséquence d'une société qui ne considère plus les hommes et les femmes comme un maillon essentiel, d'un système qui, entre la bourse et la vie, choisit trop souvent la bourse. Avant d'être un problème individuel – je ne minimise pas les drames humains derrière les situations décrites – , c'est d'abord une pathologie de civilisation. Je veux insister sur l'argutie qui consiste, pour évacuer le débat, à évoquer la difficulté à définir l'imputabilité du problème. L'épuisement professionnel n'est jamais le fruit du hasard. L'exemple de la caissière qui bénéficie de deux minutes de pause par heure travaillée – soit douze minutes au bout de six heures de travail – montre que, lorsque la rentabilité est la seule clé de l'organisation du travail, cela conduit à ces situations que nous dénonçons avec force.
Face à cet enjeu sociétal, Amélie de Montchalin a dit ce matin, sur La Chaîne parlementaire, que, lorsque le sujet était bon, on proposait un renvoi en commission, mais que, lorsqu'on voulait faire de l'obstruction, on proposait un rejet pur et simple. En proposant cette motion de rejet préalable, vous êtes pris en flagrant délit d'obstruction, et c'est inacceptable !