Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, l'épuisement professionnel représente un sujet de société majeur, et il est important que la représentation nationale s'y intéresse.
Mais qu'est-ce que le burn-out : une forme de stress, une souffrance au travail, un syndrome témoignant d'un épuisement psychique et physique, un mal-être au travail, une détresse face aux injonctions paradoxales dans l'organisation du travail ? Il s'agit probablement un peu de tout cela. En tout cas, du point de vue clinique, on retrouve à chaque fois une double contrainte : l'individu se voit pris entre des valeurs personnelles et professionnelles, privé des moyens de répondre à cette exigence.
De là vient la difficulté de caractériser précisément le burn-out, d'en donner une définition consensuelle. De là vient également la difficulté d'établir un lien de causalité entre le travail et les troubles constatés. Les données épidémiologiques disponibles en France – que reprend votre rapport – sont malheureusement très insuffisantes. Nous devons poursuivre cette nosographie. Un travail de méta-analyse en psychologie du travail nous fournirait une meilleure connaissance du syndrome de burn-out, notamment de ses causes, ce qui nous permettrait de mieux le reconnaître.
La prévention de ces souffrances psychiques et somatiques est une nécessité ; or la proposition de loi de nos collègues du groupe La France insoumise ne comprend aucune mesure en ce sens. Il est essentiel d'informer les travailleurs afin de déconstruire les processus pathogènes d'épuisement professionnel. C'est cette connaissance qui nous permettra de prendre les mesures adéquates, notamment de prévention.
Mes chers collègues, des travaux ont été engagés par le Gouvernement. Leurs conclusions seront bientôt connues ; nous pourrons nous appuyer sur elles pour avancer de manière consensuelle sur ce sujet brûlant. En attendant, le groupe MODEM votera en faveur de cette motion de rejet préalable.