Intervention de Nicolas Dufourcq

Réunion du mercredi 31 janvier 2018 à 10h35
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Nicolas Dufourcq :

Vous êtes au contact des entrepreneurs, si vous en trouvez un qui a besoin de Bpifrance, qui ne nous aurait pas encore trouvés et que nous n'aurions pas encore identifié, il faudrait absolument nous l'envoyer. C'est d'ailleurs sans doute ce que vous faites et j'espère que la réponse est à la hauteur.

Oui, la rémunération de nos cadres est tenue : lorsque j'indique que nous disposons d'une enveloppe de 1,9 % d'augmentation de la masse salariale pour 2018, cela signifie que seuls 20 % des salariés seront augmentés, et que 80 % auront zéro. Lorsque l'on ne dispose que d'enveloppes relativement faibles, on se concentre sur ceux qui ont des promotions ou qui réalisent des performances particulièrement remarquables. C'est une discipline de fer à laquelle nous nous astreignons.

Par ailleurs les résultats de la banque sont vraiment très bons ; les gens – que l'on me passe cette expression – se défoncent ; il y a des sujets de motivation qui doivent être traités, notamment dans le monde de l'investissement. Nous avons construit une des meilleures maisons d'investissement de France, il s'agit presque d'une école d'application : les volumes sont certes considérables, mais c'est beaucoup plus que cela.

Tous ces collaborateurs fournissent un travail exceptionnel, sans pour autant bénéficier du niveau de rémunération de leurs collègues du privé ; c'est pourquoi de petites augmentations de salaire sont parfois nécessaires, mais ils demeurent loin du niveau de leurs pairs.

Avec les PME, nous travaillons sans cesse à la barrière psychologique que constitue leur peur d'aller à l'étranger, c'est beaucoup de patience, et des années de labeur. C'est le rôle de nos accélérateurs et de nos missions de conseil ainsi que de nos partenariats avec Business France ; nous réalisons environs 1 000 missions de conseil par an à l'international.

Oui, nous ferons plus de publicité en direction du secteur de l'hôtellerie et de la restauration, mais je rappelle qu'un important budget a été mis à disposition par le fonds de garantie de l'État à la demande de ces professions. Je suis par ailleurs très favorable à un amortissement plus long des prêts d'investissement, et j'étudierai le cas particulier que vous avez évoqué.

Les trois critiques que M. Forissier a mentionnées ont été évoquées tout à l'heure par M. Barrot. C'est une critique de nature économique, que je considère comme théorique, qui consiste à considérer qu'une banque publique doit se limiter à faire de la faille de marché, et, lorsque celle-ci a disparu, doit se retirer. Cela ouvre par la suite le débat sans fin consistant à tenter de trouver où se trouve la ligne Maginot de la faille de marché. Tout cela est extraordinairement mouvant. Enfin, un objet ne traitant que des failles de marché, n'a pas de pérennité possible.

Un économiste que je trouve intéressant, le prix Nobel Edmund Phelps, bien que très libéral, recommande la création de banques publiques des entrepreneurs afin de traiter le financement de l'énergie entrepreneuriale et des écosystèmes ; dans une sorte de partenariat public-privé que nous incarnons.

Cette critique s'exprime parfois en d'autres termes : si l'épargne publique française était bien orientée nous n'aurions pas besoin d'une banque publique. Si la directive « Solvency2 » et l'Union bancaire n'existaient pas, nous n'aurions pas besoin d'une banque publique. Si ce n'est que tout cela existe, malheureusement...

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