Intervention de Erwan Balanant

Réunion du mercredi 7 février 2018 à 9h40
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaErwan Balanant :

Prenons le cas d'une personne qui, pendant son entretien, n'aurait pas abordé son parcours migratoire. Pour quelles raisons ? Tout simplement parce qu'il se peut qu'elle ait été soumise à la pression de passeurs qui lui ont dit de ne surtout pas en parler. Cela la disqualifie-t-elle pour autant ? Je ne le crois pas.

Après le parcours migratoire, venons-en à la situation familiale. Le fait qu'un migrant dissimule l'existence de ses enfants, parce qu'un passeur le lui aurait demandé ou parce qu'il l'a entendu conseiller, fait-il de lui une personne ne méritant pas que sa situation soit entendue, et ne méritant ni accueil, ni écoute, ni compréhension ?

Sur un tel texte, l'équilibre est très difficile à trouver, comme le montrent nos débats. Le fléau de la balance peut basculer d'un côté ou de l'autre pour peu de choses. Nous disposions d'un texte équilibré qui me semble déséquilibré par cet apport du Sénat, qui ajoute du flou et présente des problèmes juridiques. Je vous en conjure : je sais que vous voulez aller vite, mais ne confondez pas vitesse et précipitation, surtout sur des questions qui touchent à notre humanité et à la capacité de la France à appliquer le droit d'asile de manière efficace.

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