Le Gouvernement a affirmé son ambition de refonder le système ferroviaire en se concentrant sur les trains du quotidien. La ministre des transports, Mme Élisabeth Borne, s'est vu remettre récemment par le Conseil d'orientation des infrastructures, un rapport qui trace différentes perspectives afin d'anticiper les besoins en mobilité des Français dans les vingt prochaines années. M. Jean-Cyril Spinetta doit lui remettre également dans les prochains jours un rapport attendu sur le modèle du transport ferroviaire. Ces différentes réflexions doivent aboutir à la présentation d'un projet de loi sur les mobilités en avril. Le groupe Mouvement Démocrate et apparentés constate que le Gouvernement a donc pris acte de la nécessité de répondre aux besoins des usagers, qui subissent chaque jour la vétusté des installations, alors que la dernière loi d'orientation date de 1982.
Depuis des décennies, les différents gouvernements ont privilégié, à travers le TGV, les transports de longue distance, qui ne profitent qu'à une fraction de la population, et ce au détriment de l'offre de transports du quotidien, pourtant empruntés par 90 % des personnes transportées. Le transport est devenu une source majeure de stress, dès lors que le moindre grain de sable peut enrayer la machine. Les usagers pouvant passer plusieurs heures par semaine dans les transports, faciliter leur déplacement, c'est améliorer directement leur qualité de vie au quotidien.
Ces dernières années, la SNCF s'est considérablement développée à l'international ; le rail représente désormais à peine plus de la moitié du chiffre d'affaires du groupe et la France une partie de plus en plus réduite du marché. Face à cette croissance externe, certains craignent une perte d'effectifs et une baisse de compétences par le recours accru à des sous-traitants. D'autres redoutent une moindre qualité des prestations et une perte d'intérêt de la SNCF pour le marché français. Selon vous, ces craintes sont-elles fondées ?
Ces dernières années, la fréquentation du train a diminué au profit des autres modes de transport : voitures particulières, avions, autocars. De fait, de nouvelles propositions de mobilité, comme le covoiturage et les autocars, ont connu une forte croissance. Pour faire face à ce phénomène, la SNCF a investi dans ces transports périphériques pour proposer une offre multimodale Dans un marché où les acteurs se sont multipliés, cette concurrence multimodale est-elle une chance pour la SNCF ou, au contraire, fragilise-t-elle le modèle ferroviaire ? De même, le développement d'une offre low-cost, avec Ouigo, concurrence de plus en plus le TGV dit classique. Quelles sont les perspectives de la SNCF pour faire cohabiter ces deux offres ?
Si le transport de voyageurs est un enjeu majeur, vous avez évoqué, monsieur Pepy, la situation du fret ferroviaire. Quelles sont les perspectives de développement de ce marché ?
Enfin, quels engagements prenez-vous vis-à-vis des usagers du RER et du Transilien, auxquels le directeur général du Transilien et le directeur de SNCF Réseau Île-de-France ont récemment annoncé que les huit prochaines années allaient être difficiles et qu'il était d'ores et déjà prévu d'interrompre pendant plusieurs jours le trafic de certaines lignes ?