Deuxième point : l'europhobie. Le peuple n'existe qu'en tant que communauté légale. Or voilà une proposition – certes, elle ne vient pas de vos rangs, ni des miens – de former une liste transnationale, c'est-à-dire qui, pour la première fois, ferait apparaître un peuple européen – car un peuple européen n'existera que quand il constituera une communauté légale, dans laquelle il votera ce qui s'applique à chacun – et c'est contre cela que vous vous battez, en europhobes que vous êtes ! Ce n'est pas mon avis, raison pour laquelle, soutenant à la fois la liste nationale et la liste transnationale, je ne peux voter votre motion de rejet.
J'ajoute que l'abstention ne doit strictement rien au mode de scrutin : elle doit au fait que les Français ont parfaitement compris que voter dans cette circonstance ne sert à rien. Toute la difficulté consiste maintenant à les motiver pour faire élire des députés qui n'ont aucun pouvoir dans un Parlement qui n'en a aucun. Nous ne pouvons le faire qu'à la condition d'avoir un débat respectueux de la réalité des positions des uns et des autres.
Si l'on commence le prochain débat sur le thème « j'ai raison et tous les autres sont des europhobes », permettez-moi de vous dire, monsieur Larrivé, que vous ne serez pas le mieux servi. Je ne le suis pas, aucun des membres de mon groupe ne l'est puisque nous sommes de la tradition de l'internationalisme, autrefois prolétarien, aujourd'hui citoyen.