Intervention de Pierre-Henri Dumont

Séance en hémicycle du mardi 13 février 2018 à 15h00
Élection des représentants au parlement européen — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Henri Dumont :

Les résultats électoraux récents dans différents pays européens ne nous permettent pas d'imaginer un futur changement de gouvernance au sein du Parlement européen, alors même que les partis français membres du PPE et du PSE sont ceux qui ont le plus à perdre d'un scrutin tel que La République en marche nous le propose. Le fait est, mes chers collègues, que ce changement de mode de scrutin va affaiblir encore davantage la représentation française au Parlement européen, en émiettant les voix et donc les élus. Il risque de consacrer la victoire d'un parti, qu'il soit europhorique ou europhobique, qui ne sera en aucun cas majoritaire au Parlement européen. Certains pourront dire, et ils n'auront pas forcément tort, que c'est une évolution normale, mais il ne faudra pas que les mêmes personnes déplorent la perte d'influence française au Parlement européen.

Opter pour ce mode de scrutin, c'est donc, malheureusement, faire le choix de mettre encore plus en danger l'influence française au sein du Parlement européen. Mais n'imaginez pas, mes chers collègues, que l'influence perdue par les groupes PPE et PSE dans cette enceinte pourra être comblée par la création d'une nouvelle alliance avec, comme force centrale, un rassemblement de mouvements similaires à ceux qui constituent la majorité française à l'Assemblée nationale. Il serait vain de penser que le nouvel ordre français fasse un tant soit peu vaciller l'ordre européen établi.

Ainsi, le Parlement européen a, mercredi dernier, très majoritairement rejeté une idée centrale du projet européen du Président de la République, la création d'une liste transnationale avec une partie du reliquat des sièges britanniques remis en jeu à la suite du Brexit. Cet échec, cinglant, prouve bien l'isolement de la majorité française sur la scène européenne, et ce n'est pas l'organisation d'une quelconque convention qui pourra sauver la face du projet porté par Emmanuel Macron et rejeté par nombre de nos voisins.

Cet isolement français s'est également ressenti dans l'attribution des sièges vacants laissés par le Brexit. Madame la ministre, vous nous expliquiez que la France allait obtenir au moins quatre-vingts sièges. La réalité est tout autre puisque nous aurons en définitive un siège de moins que votre estimation basse, soit soixante-dix-neuf sièges.

Pour faire avancer l'Europe, il faut une majorité, et les majorités se forment avec les groupes importants du Parlement européen.

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