Ce texte a fait l'objet de débats parfois assez vifs en commission. Notre présidente a d'ailleurs dû nous rappeler à l'ordre à plusieurs reprises. Il est intéressant de se demander pourquoi. Je crois que cela tient prioritairement à une chose somme toute banale : nous ne croyons pas un seul instant à la justification que vous donnez à votre texte.
Vous voulez plus d'Europe, mais vous souhaitez organiser un mode de scrutin qui échoue à rassembler les électeurs dans les autres pays. De deux choses l'une : soit nous cherchons à prendre ce qu'il y a de bon chez nos voisins, soit nous traitons leur expérience avec dédain. Or leur expérience montre que les circonscriptions nationales sont un échec. Cela a été étudié mille fois. À l'heure de la mondialisation effrénée, les hommes s'attachent aux petites patries, aux espaces limités. Ils veulent comprendre, voir et connaître.
Votre proposition ne favorisera pas la formation d'une fantasmatique citoyenneté européenne, elle ne fera qu'accentuer le sentiment de relégation qui pousse nombre de nos compatriotes de la France périphérique à se détourner de la vie politique.