Ne nous leurrons pas : il y a une relation difficile, parfois même un divorce, entre l'opinion et l'Europe. Pour beaucoup de nos compatriotes, l'Europe est perçue comme abstraite, lointaine, technocratique. Nous avions l'occasion, avec des circonscriptions régionales, d'atténuer cette difficulté. Plutôt que de défendre une Europe abstraite, sachons dire, dans nos régions, que l'Europe peut compter pour les régions périphériques qui se sentent souvent abandonnées par Paris, et qui peuvent bénéficier du FEDER. L'Europe peut compter pour une région que je connais bien, la Bretagne, qui a bénéficié de la politique agricole commune. Certes, celle-ci connaît des difficultés, mais c'est un plus pour notre région. Sachons le dire !
L'Europe est également perçue comme lointaine : sachons dire qu'elle peut être proche, grâce à des élus enracinés et identifiés. Sachons dire qu'elle peut ne pas être technocratique. Qu'est-ce qu'un élu ? Le contraire d'un technocrate. Quelle est la légitimité d'un élu, mes chers collègues ? La proximité – et vous la lui ôtez. Votre projet, c'est l'association du jacobinisme parisien et de la technocratie bruxelloise. C'est pour cela que nous n'en voulons pas.